Stéphane Fallu : Planches de Fallu
Humoriste inclassable, Stéphane Fallu a récemment découvert que travailler de façon structurée pouvait engendrer une plus grande liberté.
À 37 ans, Stéphane Fallu se décrit comme un être lunatique, un peu tout croche, faisant partie de la génération qui ne veut pas vieillir. N’empêche que depuis quelque temps, il a su s’entourer pour offrir le meilleur de lui-même. Habitué à l’écriture en solo, il travaille désormais avec l’auteur Benoît Pelletier, qui a déjà écrit pour Claudine Mercier, Mario Jean, le gala des Olivier, et qui enseigne à l’École nationale de l’humour. Avec lui, il a pu monter un spectacle qu’il considère comme son premier véritable one man show. "Avant, j’écrivais mes textes, mais je ne les structurais pas, je ne définissais pas mes intentions, observe-t-il. Tandis que là, je travaille comme on doit travailler, et ce que je découvre, c’est qu’on peut mettre ben plus de folie. C’est bizarre qu’après 10 ans je commence à travailler comme tout le monde", observe-t-il.
En entrevue, Stéphane Fallu fait preuve d’une humilité peu commune, parlant de ses numéros qui ont tourné 27 fois par jour à Canal D, de ses mauvais coups et des fois où il s’est fait ramasser par la critique. "Je ne suis pas carriériste. J’y vais avec des coups de coeur. Des fois, je me plante, mais au moins, j’essaie quelque chose."
"J’ai une destinée tout croche, poursuit cet as de l’autodérision. J’ai été coloc avec Louis-José Houde, Martin Petit, Ken Scott, Stéphane E. Roy, Guy Lévesque. Tous des gens qui ont des espèces de carrières. Mais eux, ils travaillaient bien, ils travaillaient fort. Moi, j’écoutais la télé, je jouais à des jeux. Je pense que je paie toujours pour ça."
Son type d’humour, Stéphane Fallu peine à le décrire. Absurde, oui, mais pas autant que celui de Jean-Thomas Jobin ou des Denis Drolet. Pour décrire son univers comique, il parle de stand-up "cabotino-fallu", d’humour coquin et très imagé. Ses numéros sont inspirés des nombreuses anecdotes qu’il vit en tant que gars lunatique et d’observations diverses sur la vie. "J’aurais aimé vivre dans les années 70, parce qu’il n’y avait pas de contraintes, ni de lois, lance-t-il. Maintenant, c’est "fais attention", "mets ta ceinture", "fume pas", "bois pas trop", "le sexe, protège-toi". […] Avant, tu mangeais du fast-food, tu te sentais mal après. Maintenant, tu te sens mal avant, pendant et après!"
Les 13 et 14 octobre à 20h30
Au Vieux Clocher de Magog