Alain Lamontagne : Trois pour un
Alain Lamontagne, le père du renouveau du conte au Québec, est l’une des têtes d’affiche des Jours sont contés en Estrie.
Depuis déjà 30 ans, Alain Lamontagne a fait du conte son métier. Il se rappelle d’ailleurs la date exacte de son premier spectacle professionnel. C’était le 18 mars 1976 à 20h à Longueuil. À ce moment, seul Jocelyn Bérubé pratiquait ce métier au Québec. Puis dans les années 90, le conte s’est développé de façon exponentielle, trouvant sa voix dans de plus en plus de festivals. "Les gens aiment se faire raconter des histoires. Plus qu’ils ne le pensent", observe le conteur.
En prestation au P’tit Bonheur de Saint-Camille, samedi soir, il racontera Le Sabre de lumière, un conte merveilleux à tiroirs, inspiré d’une vieille histoire acadienne, qu’il revisite à sa façon avec son harmonica et son jeu de pieds. Pour le conteur, ces trois pôles – le conte, la podorythmie et l’harmonica – se complètent de façon essentielle. Les mots viennent toucher l’esprit; la musique, le coeur; et le rythme, le corps.
Le conteur et auteur puise ses histoires à plusieurs sources: des livres, de ses expériences personnelles, de la banque d’archives de l’Université Laval… "Il faut que le scénario me captive. Sinon, ça devient pénible à raconter. Il faut qu’il y ait encore du plaisir à la 100e fois, comme à la première fois." Il cite alors Lino Ventura, qui disait qu’il faut trois choses pour faire un bon film: un bon scénario, un bon scénario et un bon scénario. "Pour moi, le conte, c’est le vidéoclip de l’esprit. Il faut faire vivre des images dans la tête des gens."
Et en plus de faire voyager l’esprit, le conte peut véhiculer des valeurs et morales sans prêchi-prêcha. Dans ses histoires, Lamontagne aborde les grands thèmes humains: l’amour, la communication, l’honnêteté, la franchise. "Mais ça, c’est moi qui le sais. Mon but, c’est de raconter une bonne histoire avec des paroles et de la musique."
Fait à noter, c’est Alain Lamontagne qui a inventé le mot "podorythmie" pour décrire l’art de faire du rythme avec ses pieds. "Un jour, je me suis dit: "Pourquoi il n’existe pas de mot précis qui définit ça?" Tout ce que nous côtoyons de visible ou d’invisible a une définition." Le mot n’a pas encore trouvé son chemin jusque dans les dictionnaires. "Mais c’est une question de temps", considère le conteur.
Le 14 octobre à 20h
Au P’tit Bonheur de Saint-Camille
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