Clémence Desrochers : Du rire aux larmes
Clémence Desrochers s’est laissé convaincre de remonter sur les planches du Vieux Clocher de Magog pour présenter ses "classiques en public".
La rencontre avec Clémence Desrochers se fait au Caffuccino, où elle commande un bol de capuccino pour déguster beaucoup de mousse. "Ah! Je suis déçue! J’aime ça quand il y a plus de mousse." Devant nous est assise une figure légendaire de la culture québécoise. Une femme de près de 73 ans, mais qui ne les fait pas du tout.
Lorsqu’on s’enquiert de la teneur de sa journée de promo, elle répond qu’elle n’en a que pour un avant-midi. "C’est pas comme pour un film, où tu te ramasses à toujours dire la même affaire!" Clémence, qui était si drôle en tante amnésique dans Le Secret de ma mère, n’a pas d’autre projet de film sur la table pour le moment. Quand on lui dit qu’elle pourrait peut-être écrire son propre scénario, la réponse est claire: le cinéma implique beaucoup trop de compromis. "Si j’ai fait des spectacles seule, c’est parce que j’ai une tête de cochon et je suis terriblement indépendante. Je ne veux pas qu’on me dise comment être."
Au Vieux Clocher de Magog, elle présente le spectacle Mes classiques en public, qui a été capté au Petit Champlain à Québec pour le CD du même titre. Désormais, Clémence fait des spectacles à son rythme; plus question pour elle de faire des tournées. "Les motels, j’ai fait une overdose de ça!" Elle choisit de petites salles où elle peut voir les visages de son public et entrer en relation avec lui. "Mais il faut que le public soit bon. Il y a des publics plates des fois! Mon partenaire, c’est le public. C’est avec lui que je joue. Un spectacle, c’est comme une conversation."
Avec son incomparable drôlerie et sa personnalité pétillante, Clémence sait comment mener une bonne conversation. Dans ce spectacle, elle résume ses débuts et reprend ses classiques comme La Robe de soie, La Jaquette en papier, La Chaloupe verchère. Elle parle de son père et du mont Orford, s’interroge sur l’état du monde et finit avec les Deux Vieilles, qui entrent au centre d’écueil. Trois musiciens l’accompagnent: Jean René à l’alto, Roger Coderre à la basse et Steve Normandin à l’accordéon et au piano. Ce dernier chante aussi en duo avec elle. "Et comme j’ai très souvent des blancs de mémoire…" lance-t-elle.
Le répertoire de Clémence oscille entre l’humour et la mélancolie. "C’est l’image de la vie. Si on n’avait pas l’humour dans la vie, on serait tous fous. L’humour, c’est une façon de regarder les choses avec du recul. Si on est capable d’en rire, c’est parce qu’on s’en détache. […] Comme disait Chris Marker, l’humour, c’est la politesse du désespoir."
Les 26, 27 et 28 octobre à 20h30
Au Vieux Clocher de Magog
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