Grands Responsables : Droit de parole
Au sein des Grands Responsables, une aventure imaginée par le Théâtre du Grand Jour, Olivier Choinière entreprend de mettre au monde un succès québécois.
Après Le Sommet sur l’engagement et Mai 02, liberté à la carte, le Théâtre du Grand Jour présente Les Grands Responsables, le dernier volet d’une trilogie d’événements hors-norme à propos de la citoyenneté. Si vous le désirez, la compagnie enverra deux représentants dans votre salon pour vous entretenir de responsabilité sociale et artistique. Trois scénarios sont offerts. Celui de Stéphane Crête nous propose de dire toute la vérité, celui de Joseph Hillel explique comment assurer une meilleure image de soi et celui d’Olivier Choinière, que le critique a expérimenté, permet de collaborer à un succès québécois.
Si Olivier Choinière se sent responsable de quelque chose, c’est bien des subventions qu’il reçoit. À ce chapitre, le dramaturge est pétri de culpabilité: "Est-ce que je redonne pleinement ce qui m’a été donné? Et dans une société démocratique, est-ce que j’en fais profiter au plus grand nombre?" Bien sûr, la réponse est non. Pour se racheter, l’artiste est décidé à accoucher d’un véritable succès, un spectacle qui saura rejoindre les masses, tous ceux et celles dont les impôts l’autorisent à pratiquer son art. C’est là que les spectateurs entrent en jeu. Dans le salon, les comédiens Jennie-Anne Walker et Sébastien Rajotte semblent déterminés à nous tirer les vers du nez. Durant une heure, les agents vont faire subir à leurs hôtes un interrogatoire musclé, une enquête qualitative (mieux connue sous le nom de focus group). Les informations recueillies doivent aider le dramaturge à écrire une pièce qui obtiendra à coup sûr un succès retentissant, une oeuvre qui pourra rivaliser avec les colosses de la culture populaire.
Dans cet interrogatoire truffé d’ironie, de dérision et d’assertions sans queue ni tête, on reconnaît sans peine l’imaginaire débridé et les délicieuses obsessions de l’auteur de Venise-en-Québec. Si l’expérience comme telle n’est pas transcendante, quand les représentants auront quitté votre appartement, vous et vos convives risquez de vous aventurer dans des discussions éthiques qui pourraient bien vous tenir éveillés jusqu’à l’aube. Ce qui, il faut en convenir, est déjà beaucoup.
À domicile!
Info: www.grandjour.com ou 514 844-8441
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