Jean-François Mercier : À cave, cave et demi
Scène

Jean-François Mercier : À cave, cave et demi

Jean-François Mercier présente la première de son spectacle Le Show du gros cave à la salle Albert-Rousseau. Bien connu pour son travail d’auteur dans Les Bougon, l’humoriste aborde la scène avec la même volonté de choquer pour faire réfléchir.

Avec un titre fracassant comme Le Show du gros cave, il était difficile de commencer l’entrevue sans demander quelques explications. "C’est une question de marketing, répond du tac au tac Jean-François Mercier. Je te cacherai pas que ça frappe comme titre et que les gens ont de la difficulté à l’oublier. L’autre raison, c’est que ça me permet de pas mettre la barre trop haute. C’est pas de la fausse publicité, il y a des affaires dans mon show qui sont vraiment caves! Il y a des rires plus cérébraux, mais il y en a qui sont plus organiques." De toute façon, comme l’explique si bien l’humoriste, on est toujours le cave de quelqu’un d’autre… Autant se faire à l’idée!

Diplômé de l’École de l’humour en 1997, il se fait tout d’abord connaître comme auteur humoristique. Son sens de la répartie décapante et sa lucidité sur les travers de notre société en font rapidement un auteur en demande. Son travail avec François Avard sur Les Bougon lui confirme que tout est une question de point de vue. "Je trouvais ça fantastique dans le temps des Bougon, se remémore l’humoriste. Il y a des gens qui venaient me voir pour dire: "Yes! Enfin un show à la télé qui défend les pauvres et qui dénonce le système pourri dans lequel on vit." Le lendemain, je pouvais croiser d’autres personnes qui me disaient: "Yes! Enfin un show qui montre que les BS sont des hosties de profiteurs…" C’est ça que je te dis, on est toujours le gros cave de quelqu’un d’autre!"

Avec Le Show du gros cave, Jean-François Mercier présente son premier spectacle solo. Stand-up au sens le plus pur du terme, certains l’ont même comparé à un Yvon Deschamps enragé. "C’est vrai qu’on a dit ça. Mais je pense que je fais un show assez varié, nuance celui qui joue le monsieur frustré dans le Mike Ward show. Ce qui a été le plus dur, c’est de trouver l’équilibre du spectacle. J’ai écrit à peu près quatre heures et demie de matériel que j’ai testé peu à peu. On a conservé un peu moins de deux heures de spectacle, et je suis très satisfait de ce que ça donne."

Volontairement provocateur, Mercier fouille dans nos travers pour forcer la réflexion. "Il y a des choses qui sont très choquantes dans le spectacle. C’est certain que je vais être étiqueté comme un gars vulgaire, qui parle mal et qui est cru. Souvent, toutes ces belles qualités sont associées à ne pas avoir de propos, mais je pense que ce n’est pas le cas. Si quelqu’un est pour venir me voir et me prendre au premier degré, il est mieux de rester chez lui, il ne passera pas une bonne soirée! Je pense que je fais un spectacle qui demande une petite distance pour bien comprendre ce que je dis. Ceux qui manquent de recul vont penser que je suis cave… mais c’est pas parce que tu passes pour un cave que t’as pas raison!"

Le 26 octobre à 20h
À la salle Albert-Rousseau
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