Frédéric Bélanger : Fête foraine
Frédéric Bélanger, à ses premières armes en matière de mise en scène, s’attaque à une pièce méconnue de Molière: Le Dépit amoureux.
C’est l’été dernier, dans le jardin français de la Maison Antoine-Lacombe, à Saint-Charles-Borromée, en banlieue de Joliette, que tout a commencé. Le comédien Frédéric Bélanger, originaire de l’endroit, dirige pour la première fois huit de ses camarades dans Le Dépit amoureux, une comédie de Molière souvent oubliée, voire méprisée: "Ça faisait longtemps que je pensais à faire de la mise en scène. Je suis quelqu’un qui a beaucoup d’idées et de projets, mais qui n’a généralement pas le culot de les faire."
Encouragé par son équipe à prendre les rênes du projet, Bélanger fonde, avec la costumière Sarah Balleux et les comédiennes Audrey Thériault et Maryse Drainville, le Théâtre Advienne que pourra, une compagnie dont le mandat est de développer un théâtre régional, forain et familial s’inspirant des grands classiques de la dramaturgie et de la littérature.
Il y a quelques années, entre les murs de l’École nationale, Frédéric Bélanger tombe sous le charme de cette comédie en alexandrins, créée par Molière et sa troupe en 1656: "Quand j’ai mis la main sur le texte italien dont Molière s’était inspiré, une comédie de Nicolo Secchi publiée à Venise en 1581, j’ai tout de suite pensé à mélanger les deux pièces. Ça m’a permis d’insister sur l’aspect commedia dell’arte, notamment en imaginant une troupe italienne qui monte Molière." Après le très bel accueil fait à la production l’été dernier, la compagnie vient maintenant à la rencontre du public montréalais. Conçu pour être présenté en extérieur, le spectacle sera pour ainsi dire transposé dans l’enceinte de la Salle Fred-Barry: "J’espère arriver à recréer l’ambiance du jardin, l’esprit du théâtre forain, la présence des acteurs quand le public entre, le soleil qui bouge, les couleurs qui changent, les feux de la rampe qui s’intensifient…"
Reposant sur un délicieux imbroglio, l’intrigue du Dépit amoureux est pour le moins complexe. Voilà comment on la résume sur www.toutmoliere.net: Éraste (Guillaume Baillargeon) et Lucile (Audrey Thériault) s’aiment, mais le jeune homme apprend de son ami Valère (Bruno Piccolo) qu’il a épousé Lucile en secret. Les amoureux se brouillent et Lucile pense se tourner vers Valère, quand il apparaît que celui-ci s’est mépris à la faveur de l’obscurité: il a en fait épousé Ascagne (Maude Campeau), une soeur de Lucile, qui, par amour, s’était substituée à elle, et qui, élevée dans la même maison, était déguisée en homme pour une question d’héritage. Autour de ce quatuor, on trouve Marinette (Sharon Ibgui), la suivante de Lucille, Frosine (Maryse Drainville), celle d’Ascagne, Gros-René (Benoît McGinnis), le valet d’Éraste et Mascarille (Claude Tremblay), celui de Valère. Avec une intrigue et des acteurs pareils, le manège risque bien de fonctionner à plein régime. "Je suis fier, confie le metteur en scène. Tout ce que j’avais en tête, cette idée en fonction de laquelle nous avons travaillé, c’est exactement ce que je vois sur scène aujourd’hui. Que demander de plus!"
Du 14 novembre au 2 décembre
À la Salle Fred-Barry
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