Traces : Le beau risque
Scène

Traces : Le beau risque

Avec Traces, au milieu de la danse, des chansons et des prouesses acrobatiques, Les 7 doigts de la main nous montrent un autre visage de la survie: celui de la reconstruction et de l’inventivité.

Il se dégage de la nouvelle mouture de Traces une forte impression de fraîcheur, de spontanéité et de simplicité. Ce spectacle, créé l’an dernier par la troupe de circassiens Les 7 doigts de la main, n’a pas cessé d’évoluer depuis la première esquisse présentée au Corona. Forts d’une tournée française où ils ont pu raffiner les numéros et les liens entre eux, les cinq jeunes artistes – et athlètes! – sur scène, dirigés par Shana Carroll et Gypsy Snider, toutes deux du précédent spectacle éponyme de la troupe, apparaissent à l’un des moments les plus fascinants de leurs carrières. Celui où tout choix artistique, toute direction est encore possible.

Derrière un micro qui se balance, un piano bricolé ou une poutre de soutien, entre les cerceaux, les ballons, sur une piste de danse, avec ou sans rouli-roulants, Héloïse Bourgeois, Francisco Cruz, Raphaël Cruz, Brad Henderson et Will Underwood défilent et présentent chacun leurs points forts autant que l’apport des autres dans leur propre cheminement et dans la reconstruction d’un monde dont le destin est incertain. Provenant de différents horizons mais s’étant regroupés suite à leur sortie de l’École nationale de cirque de Montréal, l’an dernier, ils nous proposent comme situation de départ une sorte "d’après cataclysme", où, par les arts et la fraternité, ils arrivent à rebâtir l’espoir, et à voir la beauté qui demeure et celle qui naît de toutes situations.

Ce cirque contient les qualités d’un spectacle en constance évolution sans en avoir les défauts; nous avons ainsi la chance d’entrer avec les artisans dans le laboratoire, de voir que tout n’est pas figé, qu’on tente encore des choses, qu’on risque, qu’on innove et que le doute, à ce stade, demeure un ami. En plus, les numéros qu’on nous offre sont de grande qualité, somme de beaucoup de travail.

Le mariage de la pratique et du risque donne à voir un spectacle dynamique, qui conserve toute sa spontanéité. En d’autres mots, si cette spontanéité est si bien rendue, c’est qu’ils ont suffisamment répété pour pouvoir évoluer sans gêne devant public. Un spectacle aussi poétique qu’époustouflant.

Le spectacle met dorénavant en vedette Antoine Auger, Antoine Carabinier-Lépine, Geneviève Morin, Philip Rosenberg et Nael Jammal.