La Société des loisirs : Bonheur d'occasion
Scène

La Société des loisirs : Bonheur d’occasion

La Société des loisirs, comédie grinçante du Théâtre de la Manufacture, qui remportait deux Masques en 2004, sera présentée à deux reprises dans la région au cours des prochains jours.

La Société des loisirs, pièce écrite par François Archambault et mise en scène par Michel Monty, a l’effet d’un coup de poing sur la gueule. OEuvre sans espoir, si ce n’est celui que le public réfléchisse à sa manière de vivre en rentrant chez lui, elle repose sur un équilibre précaire. La comédienne Marie-Hélène Thibault, qui incarne le personnage de Marie-Pierre, avoue d’ailleurs avoir craint la réaction du public à l’aube de la première en 2003: "On était assez inquiets quand même. On trouvait ça, nous-mêmes, assez raide. Les textes de François Archambault, c’est une chimie assez fragile de dosage de comédie et de drame. Il ne faut pas trop verser ni dans l’un ni dans l’autre pour que le propos passe." Finalement, le propos a touché. En plus d’avoir remporté deux Masques, dont celui du texte original en 2004, La Société des loisirs a été vue par plus de 27 000 spectateurs, ce qui est pour le moins exceptionnel.

Le canevas de base s’articule autour de Marie-Pierre et Pierre-Marc (Christian Bégin, qui a reçu le Masque de l’interprétation masculine en 2004 pour ce rôle), un couple dans la mi-trentaine qui réussit bien. Réalisant que leur ami Marc-Antoine (Normand D’Amour), nouvellement célibataire, est une mauvaise influence pour eux, Marie-Pierre et Pierre-Marc décident de couper les ponts. Ainsi, ils l’invitent à un dernier souper. "Sa façon de vivre les confronte un peu, explique Marie-Hélène Thibault. Il est un peu plus libre maintenant, une semaine sur deux. Mais, chose inattendue, il arrive avec sa jeune blonde (Geneviève Néron), qui est en fait pas vraiment sa blonde. Elle est son "amie plus", son amie moderne – il y a beaucoup de façons d’appeler ça. Et elle va faire exploser la soirée dans un sens où on ne s’y s’attend pas." Ainsi, on se questionne sur la quête du bonheur. "Dans la pièce, on voit la surconsommation d’alcool, de sexe, de biens matériels. Ce qui n’arrive pas à amener le bonheur. Ils [Pierre-Marc et Marie-Pierre] sont beaucoup pris dans une espèce de spirale, comme on l’est et que beaucoup de gens le sont, à essayer de mettre un frein et de prendre un vrai temps pour soi."

Présentée plus de 140 fois devant public, la pièce doit, oui, son succès au jeu des quatre comédiens et au texte grinçant de François Archambault, mais aussi à Michel Monty, le metteur en scène, qui a su traduire avec brio son univers. "Michel a fait vraiment un travail exceptionnel de direction d’acteurs. Il y a tout un langage à lui, qu’il a apposé à ça. Au-delà du texte, il y a toute une profondeur de silences, de regards, de jeux physiques qui n’étaient pas écrits dans la pièce, mais qui sont là. Il a vraiment fait une mise en scène qui a l’air de couler de source, qui a l’air facile, mais qui est très, très importante. Il a su nous amener loin dans des endroits qui ne sont pas faciles à aborder", conclut Marie-Hélène Thibault.

Le 25 novembre à 20h
À la salle Philippe-Filion
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Le 12 décembre à 20h
À la salle J.-A.-Thompson