2006 revue et corrigée : Le temps des farces
Scène

2006 revue et corrigée : Le temps des farces

2006 revue et corrigée: un spectacle dynamique qui dégage les faits saillants de l’année. Rencontre avec un des comédiens, Patrice Bélanger.

Avec Véronic DiCaire, Benoît Paquette, Marc Saint-Martin, Amélie Grenier et Natalie Lecompte (qui est également de l’équipe des auteurs), Patrice Bélanger fait partie de la bande de jeunes comédiens qui ont le double mandat de nous faire rire et de nous faire réfléchir sur l’année qui se termine.

L’an dernier, Bélanger nous avait charmé, notamment avec son numéro (hilarant!) où il incarnait un Gregory Charles encore plus grouillant que le vrai: "Différents personnages, affirme l’acteur, notamment Gregory Charles, qui est toujours d’actualité avec son album qui fracasse présentement des records de vente, exigent de grandes performances physiques et réunissent plusieurs facettes artistiques, comme la danse, le chant, la musique, le jeu, etc." Avec ce genre de numéro, les comédiens proposent une parodie, certes respectueuse, mais qui permet aussi une certaine critique de leurs pairs, un autre niveau de lecture.

Tout le monde s’amuse, même les victimes, mais une vision des choses est assumée. "Il va de soi que la majorité des sketchs vont dans le sens de la parodie, de l’humour, et le but premier de toute l’équipe est, comme le dit si bien le metteur en scène Joël Legendre, que les gens dont on fait la parodie se sentent respectés. On ne veut pas donner dans le gratuit, ni dans le corrosif simplement pour l’être, mais en même temps, la revue impose un certain mordant. Il y a aussi des sujets un peu moins drôles qui ont marqué l’année; on ne peut pas tout tourner en dérision. On n’a qu’à penser à la tragédie de Dawson et au décès de grands de la colonie artistique…" Pour aborder ces événements, la bande propose plutôt des hommages aux victimes ou des saluts aux artistes disparus. "Quand le sujet s’y prête, on passe par l’humour, mais quand c’est plus délicat, on préfère exploiter l’aspect théâtral et poétique du spectacle, ou encore proposer un humour qui porte à réflexion."

Consciente de s’adresser à un public très aspiré par la télévision, l’équipe de rédacteurs a choisi de se servir du médium plutôt que de l’écarter. Ainsi, tout le monde se sent concerné, tout le monde arrive à suivre: "Le Match des étoiles, L’Heure de gloire, Tout le monde en parle: on utilise ces émissions pour faire des sketchs dans lesquels plusieurs personnalités peuvent passer en faisant toutes sortes de numéros. On utilise le contenant de ces émissions pour aborder différents contenus, tant politiques qu’artistiques."

Aux dernières nouvelles, sur la scène internationale, ça brassait aussi: "On parle d’événements locaux, mais il y a mention de certaines politiques plus douteuses de Bush ou encore des allusions aux guerres du Proche-Orient: on se fait un devoir d’inclure ces événements."

Mélange de styles et courtepointe d’événements de tous horizons, la revue promet d’être drôle, croquante… et tendre.

C.V.

C’est depuis 1901 que des revues de l’année ont lieu à Montréal. Donc, bien avant les célèbres Bye Bye, des artistes montaient sur scène pour faire, sur le ton de l’humour, une récapitulation des événements marquants de l’année. Ainsi, les Gratien Gélinas, Jacques Lorain et autres Poune furent les prédécesseurs des Dominique Michel ou Jean-Guy Moreau. Au Rideau Vert, Roger Joubert, Louis-Martin Tard et André Montmorency, pour ne nommer que ceux-là, présentèrent des revues jusqu’à la fin des années 60, avant que la tradition ne soit récupérée par la télévision. Mais depuis l’an dernier, ce même théâtre retourne aux sources. Ironie du sort, actualité oblige, le monde télévisuel est maintenant l’un des sujets importants du spectacle!

Jusqu’au 13 janvier 2007
Au Théâtre du Rideau Vert
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