Julie Caron : Drôle de dame
Il y a huit ans, Julie Caron décidait de faire le saut en humour, laissant de côté une carrière en ressources humaines. De mieux en mieux établie dans le milieu, la boute-en-train est de retour à Sherbrooke sur la grande scène de la salle Maurice-O’Bready.
Les deux spectacles au Centre culturel de l’Université de Sherbrooke font, en quelque sorte, figure de retour au bercail pour Julie Caron. Originaire de l’Abitibi, la jeune femme qui fêtera bientôt ses 38 ans (elle est née un 24 décembre et elle porte les initiales J. C.!) a habité 14 ans à Sherbrooke. Elle est venue étudier au cégep et à l’Université de Sherbrooke, pour ensuite travailler à titre de responsable des relations commerciales pour une agence de recrutement.
À 30 ans, elle lâche tout pour réaliser son rêve de petite fille: devenir humoriste. Depuis quelques années, elle habite donc à Montréal pour travailler au développement de sa seconde carrière. "Une carrière, tu veux que ce soit long! lance-t-elle. C’est toujours un work in progress, ce métier-là. Tu ne finis jamais d’évoluer et d’avancer. Mais je suis rendue à un stade où, sans être connue et reconnue par tout le monde, je peux dire: je suis humoriste."
Cette étape, Julie Caron l’a franchie en lançant son premier spectacle solo, Une vraie fille… C’est moi ça?, qui tourne depuis maintenant deux ans. Julie a d’ailleurs commencé à brasser des idées pour son prochain one woman show. Pour le moment, ce spectacle se dessine comme la suite logique du premier. Julie Caron pense que les relations se trouveront au coeur de cette nouvelle création. Elle songe entre autres à aborder les thèmes de l’amitié et de la mort. "J’ai perdu mon père il y a deux ans. Et je me dis: "Seigneur que c’est quelque chose qu’on tient loin de nous autres [la mort]." […] Y’a un très beau numéro à faire avec ça." C’est au cours de l’année 2008 que ce nouveau bébé – comme elle appelle ses shows – verra le jour.
FORMATION CONTINUE
Pour ajouter des cordes à son arc, Julie se fait coacher depuis le printemps dernier par la comédienne Murielle Dutil. Guy Fournier, qui a assuré la mise en scène de son show, lui a aussi prodigué de judicieux conseils de jeu. C’est que la belle comique passe des auditions pour des émissions et des publicités. On a d’ailleurs pu la voir dans un petit rôle dramatique dans Le Survenant d’Érik Canuel. "Ça a été une super expérience! Je me souhaite de pouvoir la revivre."
Ce travail de coaching avec une comédienne d’expérience l’aide aussi lorsqu’elle doit faire rire le public. "Ça renforce ton jeu en tant qu’humoriste. Si je me choque dans une scène, il faut que je sois choquée pour que ce soit drôle, observe-t-elle. Quand tu te fais coacher, ça aide à te connaître."
La jeune femme bosse aussi à une sitcom, dont elle serait la tête d’affiche. Elle a commencé à en écrire les textes avec son complice et gérant, Stéphane Fortin, et s’affaire à monter une équipe de collaborateurs. Et le 20 décembre, elle animera en direct le Gala Sports-Québec au Réseau des sports, une première expérience qui l’enchante. "C’est un christie de beau gros défi. J’admire beaucoup les sportifs. Durant les Olympiques, je pleure tout le long! Ça me touche, l’effort, la persévérance, le courage. Ça m’impressionne énormément."
NON, RIEN DE RIEN…
À travers tous ses projets, Julie Caron continue de participer à des événements corporatifs. L’humoriste avoue que ce genre de contrats, s’ils sont payants et permettent de se faire connaître, n’offrent pas toujours des conditions idéales. "Des fois, t’es la surprise du party, pis les gens, ça leur tente pas! Il faut que tu travailles fort pour aller les chercher."
Quoi qu’il en soit, l’humoriste adore son métier et n’a jamais regretté de se consacrer à l’accomplissement de son rêve. "Le neuf à cinq, ça me tuait, c’était épouvantable. Là, j’ai des horaires complètement fous, des fois, mais j’aime mieux ça que du neuf à cinq."
"Je me sens bien plus dans mon élément. Je suis plus "groundée" à ce que je fais, poursuit-elle. Je ne regrette tellement pas d’avoir fait ce choix-là!"
Les 8 et 9 décembre à 20h
À la salle Maurice-O’Bready