Marie-Ginette Guay : Identité multiple
Scène

Marie-Ginette Guay : Identité multiple

Marie-Ginette Guay nous revient avec la troisième édition d’Impressions d’ici, une série proposant la mise en lecture de quatre textes inédits d’auteurs de Québec. Banc d’essai.

Bien que cela n’ait rien de prémédité, les textes au programme d’Impressions d’ici abordent tous la question de l’identité. D’abord, Melvilles de Vincent Champoux, qui pourrait éventuellement s’accompagner d’une expo et d’une nouvelle et qui comporte, comme sa Chambre d’amis, un aspect ludique, en impliquant la participation du public. "C’est quelqu’un qui vole les identités des autres; à la recherche de la sienne, probablement, raconte Marie-Ginette Guay. Ce faisant, il nous parle de différents aspects de lui-même et il est confronté à différents milieux. Concrètement, ça commence par une conférence qui dérape et, là, on va connaître tout le cheminement de cet homme. C’est vraiment un voyage." Et puisqu’il s’agit "d’un travail près de la performance, où il se met en jeu", c’est l’auteur lui-même qui lira ce solo, sous la direction de Jean-Sébastien Ouellette.

Puis, Hugues Frenette, Sophie Martin, Johanie Lehoux et Jack Robitaille feront la lecture de L’homme qui voulait prendre la lune dans ses bras, de Bruno Marquis, texte né d’un atelier d’écriture dont la directrice du Périscope a eu vent par hasard. "C’est vraiment une histoire touchante, où le langage, très important, essaie de reproduire les élans du coeur d’un enfant, commente-t-elle. Il est question d’abus et on voit ça à travers les yeux d’un adulte qui revient sur les pas de son enfance blessée. C’est un sujet très délicat, mais c’est raconté avec beaucoup de doigté et de tendresse. Ça ne nous fait pas accepter la chose, mais ça essaie de nommer cet abus et ses conséquences." Afin d’approfondir encore davantage son travail sur le langage, l’auteur a par ailleurs décidé d’assurer personnellement la mise en lecteur.

Quant à Patric Saucier, il lira également lui-même son solo tenant de l’autofiction: Le Boxeur ou La Fin d’un gros câlisse, mis en lecture par Fabien Cloutier. "C’est une métaphore racontant l’histoire d’un gars dont on a toujours dit qu’il était un gros garçon fort et qu’il devrait être un boxeur, relate-t-elle. Et il finit par mourir de cette identité qu’on lui prête et qui ne lui convient pas, mais qu’il endosse malgré tout."

Enfin, la série nous permettra de découvrir la plume de Jocelyn Pelletier, fraîchement sorti du Conservatoire de Québec, où Marie-Ginette Guay l’a d’ailleurs découvert. Celui-ci présentera, avec Lucien Ratio, Symbiose, une pièce donnant dans l’horreur et le fantastique. "J’ai demandé à Martin Genest de faire la mise en lecture parce que je trouvais que c’était un univers près du sien, de son travail avec la marionnette, explique-t-elle. C’est deux gars dans le métro, un qui provoque l’autre et qui est plus violent. Là encore, il y a cette idée de qui je suis dans le regard de l’autre parce que ce qui amène leur rencontre, c’est le fait que l’un questionne le regard de l’autre sur son allure. Après, on tombe dans différents univers un peu capotés, et c’est avec la musique [Pascal Asselin] qu’on va pouvoir les suggérer. D’ailleurs, tu entends presque de la guitare électrique quand tu lis le texte de Jocelyn, c’est très rythmé." Bref, de quoi susciter des impressions variées.

Du 7 au 10 décembre
Au Théâtre Périscope
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