Paul-André Fortier : Le monde selon PAF
Scène

Paul-André Fortier : Le monde selon PAF

Paul-André Fortier revient en salle avec une pièce multimédia après le long périple du Solo 30X30. Le contraste est saisissant, mais la quête est la même.

Le 18 novembre dernier, Paul-André Fortier dansait pour la 30e fois consécutive sur un terrain vague de la rue Sainte-Catherine ce solo qui l’avait mené en Europe et même jusqu’en Asie. En juillet, il l’avait déployé à Yamaguchi, une ville du sud-ouest du Japon. À l’invitation du Yamaguchi Center for Arts and Media, il avait profité d’une résidence de création pour travailler, entre autres, avec un artiste établi dans la ville voisine de Kyoto: le plasticien et vidéaste Takao Minami. C’est de là que nous vient le Solo 1X60/Un Jardin d’objets.

Dans le droit fil de Tensions et de Lumière, deux de ses plus récentes oeuvres, la pièce intègre mouvements, images et sons, les éclairages jouant aussi un rôle primordial. En plus de Ginelle Chagnon, sa précieuse répétitrice et assistante, Paul-André Fortier a d’ailleurs rappelé pour l’occasion deux complices de ses quatre dernières créations en salle: le compositeur Alain Thibault et le concepteur d’éclairages John Murno. Plus que de scénographie, on parlera d’environnement visuel créé par des surfaces géométriques dessinées en lumière sur le sol, des projections aux allures d’hologrammes, des images abstraites et lumineuses défilant en fond de scène ou encore une surface verticale éclairée par l’arrière sur laquelle le chorégraphe vient découper sa silhouette… Image qu’il reprend plus tard dans un jeu d’ombre sur sol tout à fait saisissant. Une chaise, un chemin fait d’emballage plastique à bulles et un amplificateur viennent habiter ce drôle de Jardin principalement constitué de sons et de lumières. Par moments, on croirait voir cet "homme qui danse" (comme il se plaît à se désigner) en train de marcher sur la lune.

Ce monde étrange est en fait une allégorie de la vie urbaine et des tensions qui en émanent, thème que Paul-André Fortier avait exploré dans les deux pièces citées précédemment. En exposant sa danse aux intempéries et à la durée avec le Solo 30X30, il avait aussi plongé dans le ventre des villes. On pourrait donc faire le choix de décoder son Solo 1X60 comme une résonance métaphorique de cette fabuleuse expérience.

Du 13 au 16 décembre
À la Cinquième Salle de la Place des Arts
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