L'année de Séverine Lombardo : L'année 2006 de Séverine Lombardo
Scène

L’année de Séverine Lombardo : L’année 2006 de Séverine Lombardo

Mars sonne le coup d’envoi d’une année particulièrement riche pour l’interprète et chorégraphe de la compagnie Les Soeurs Schmutt, fondée avec sa jumelle Élodie. En duo avec Daniel Soulières, Séverine Lombardo partage la scène de l’Usine C avec des musiciens contemporains rassemblés par la compositrice Joane Hétu. Profitant de la chance rare de collaborer avec un danseur de la génération des pionniers, elle explore le champ de la performance face à un public de mélomanes lui offrant un regard original sur la danse.

Avril se poursuit en fructueux échanges avec les artistes réunis pour le 10e anniversaire des Printemps de la danse et avec le public non averti des maisons de la culture. Là, Séverine danse dans la pièce Blouskaille Olouèze, signée par Élodie. À la fin mai, elles s’envolent vers le Mexique pour la présenter avec leurs compagnons danseurs, comédiens et musiciens. Elles y donnent des ateliers qui aboutissent à un spectacle et un projet de coproduction. "La meilleure expérience que j’aie eue de ma vie", déclare la jeune femme. Peu avant le départ, les jumelles avaient amassé in extremis les 3000 $ manquant à leur budget: les PPP, elles les établissent dans leur milieu sur le principe de la solidarité.

Il faut dire qu’elles maîtrisent l’art de la débrouille: en juillet, elles n’hésitent pas à danser sur la rue Prince-Arthur pour remplir leur frigo. "On arrivait à se faire 20 ou 25 $ en cinq minutes à une terrasse, mais on s’est fait virer parce qu’on n’avait pas de permis, raconte Séverine. Trop cher." Depuis juin, elles travaillaient à la création de Switch, chorégraphie de Séverine alliant le mouvement et la lumière. "J’ai voulu montrer qu’à notre niveau, avec un petit budget, on peut commencer à réfléchir sur la technique", confie-t-elle. Présenté à Tangente fin novembre, le résultat est une belle réussite.

Entre-temps, Séverine a fait partie de la cinquantaine d’artistes qui ont investi l’espace urbain dans le cadre du projet The Art. On l’avait vue aussi dans une vitrine du boulevard Saint-Laurent et à la Cinémathèque à l’occasion des festivités de la Journée internationale de la danse.

COUP DE COEUR
"Le show de Benoît Lachambre et Meg Stuart qui m’a remuée profondément et où j’ai tout aimé."

COUP DE GUEULE
"Le peu de soutien aux artistes dans ce pays! On doit créer avec des budgets ridicules et travailler comme des dingues à l’extérieur pour payer notre loyer. Il faut arrêter de véhiculer l’idée que les artistes créent bien dans la misère parce que c’est faux."