Revue de l'année théâtre et danse : Bouquet garni
Scène

Revue de l’année théâtre et danse : Bouquet garni

Rétrospective des spectacles qui ont marqués l’année 2006 sur les planches de la région, en théâtre et en danse.

L’année 2006 débutait en grâce et en douceur avec le duo irréprochable des comédiennes Danielle Grégoire et Viola Léger dans l’attendrissant Grace et Gloria de Tom Ziegler. Certainement l’oeuvre la plus complète et réussie du coquet Théâtre de l’Île cette année, dans une mise en scène sobre et clairvoyante de Sylvie Dufour. Et cette production, en nomination dans la catégorie du prix du public lors de la prochaine Soirée des Masques, revient en rappel du 28 février au 17 mars 2007!

Le Théâtre de la Vieille 17 visait juste en accueillant la pièce coup de poing Big Shoot du Théâtre Denise-Pelletier, qui mettait en scène un Daniel Parent ardent et tout en contrôle. La production témoignait de la grande rigueur du metteur en scène français Kristian Frédric, qui y présentait forcément une machinerie lourde, mais tout en nuances.

Autre heureuse rencontre sous le toit de La Nouvelle Scène: celle du Théâtre la Catapulte et du Théâtre du Nouvel-Ontario, qui présentaient Iphigénie en trichromie, pièce récente de l’auteur Michel Ouellette qui revisite le mythe de la princesse sacrifiée. Une très belle lecture de la metteure en scène Geneviève Pineault, qui a aussi fait le choix judicieux de compter la talentueuse Annick Léger dans sa distribution.

Du côté de la Maison de la culture de Gatineau, Benoît Brière a présenté une Hosanna plus grande que nature et d’une rare sensibilité, dans une lecture saisissante de Serge Denoncourt. Dans cette production du TNM, le comédien évoluait aux côtés de Normand D’Amour dans un plus qu’honnête Cuirette.

Nous l’attendions tous avec impatience et il a su garder la barre haute: Robert Lepage n’a pas déçu avec son Projet Anderson, qu’il a offert au public ottavien du Centre national des Arts avec tout ce qu’il a de grand génie et de lucidité.

Autre coup de chapeau du côté du Centre national des Arts: l’accueil inattendu de Tout comme elle des Productions Sibyllines. Une oeuvre magistrale de Louise Dupré sur la relation mère-fille que Brigitte Haentjens a adapté en réunissant 50 femmes. Grandiose.

Je ne saurais passer sous silence la fascinante Marie Brassard qui, une fois de plus, a ensorcelé son public par la magie de la métamorphose dans son dernier solo Peepshow.

Du côté variétés, My Fair Lady (Théâtre du Rideau Vert), présenté à la Maison de la culture, était un parfait exemple de prouesse sur le plan technique et de la performance avec les talentueux Catherine Sénart et Benoît Gouin dans une mise en scène de Denise Filiatrault. Le Cabaret U-Mano du trio de Soma international a aussi laissé sa trace avec ses marionnettes déjantées et sulfureuses. À quand une troisième création?

PAS DE DEUX

Zero degrees (Akram Khan et Sidi Larbi Cherkaoui) a su rallier les amants de danse actuelle.
photo: Tristam Kenton

Les passages de la compagnie brésilienne Grupo Corpo avec ses deux pièces signées Rodrigo Pederneiras, Lecuona et Onqotô, ainsi que de la trilogie The Stolen Show [xspectacle], signée Crystal Pite, ont assurément été les plus explosifs de l’année. D’autre part, Le Lac des cygnes des Ballets Kirov en aura fait courir plusieurs, alors que le retour du chorégraphe belge des Ballets C de la B, Sidi Larbi Cherkaoui, réuni pour la première fois sur scène avec le créateur britannique Akram Khan dans zero degrees, a su rallier les amants de danse actuelle.

Lors du Festival Danse Canada, les créations de Sylvain Émard et de Margie Gillis étaient des plus marquantes. Sans oublier la présence de l’oiseau de ville Paul-André Fortier qui a offert son extraordinaire Solo 30 x 30 pendant 30 jours.