P.S. Ton chat est mort : Les chats à fouetter
Scène

P.S. Ton chat est mort : Les chats à fouetter

La pièce P.S. Ton chat est mort reprend du service à l’enseigne du Théâtre de l’Île, et ce, une vingtaine d’années après son succès retentissant de 1985, 1986 et 1987.

Il y a de ces recettes pour des pièces de théâtre comiques qui ne se fanent pas. La comédie P.S. Ton chat est mort de James Kirkwood, dans une traduction et une adaptation d’Andrée Cousineau, semble inclure tous les ingrédients nécessaires à sa longévité, puisque les salles étaient bondées pendant les trois années consécutives où elle a été à l’affiche au petit théâtre municipal de Gatineau. "Avant Grace et Gloria, c’était la pièce qui avait eu le plus de succès au Théâtre de l’Île", affirme d’entrée de jeu celui qui la met en scène pour la quatrième fois, Gilles Provost. Pierre McNicoll, Chantale Richer et Claude Lavoie, notamment, avaient fait la pluie et le beau temps dans les productions précédentes.

Cette fois, la distribution a fait peau neuve, mis à part Claude Lavoie, qui passe du rôle du voleur à celui du volé.

Explications… La pièce prend place alors que Gaston (Claude Lavoie), un comédien déchu à l’aube de la cinquantaine, voit sa vie chamboulée par une série d’événements: il perd son emploi et doit faire face au départ de sa blonde, en plus d’être victime d’un vol pour la troisième fois(!), le soir de la veille du jour de l’An. Mais cette fois, il mettra le grappin sur le malin Tony (Stéphane Guertin), qui passera un mauvais quart d’heure.

Le tableau est complété par les personnages de l’ex-conjointe de Gaston (Ève Alexandre-Beaulieu), qui fera du voisin de celui-ci son nouvel amant (Serge Paquette).

"On parle de gens qui, à leur mort, sortent de leur corps, flottent et se voient agir; bien c’est un peu ça que je ressens!" s’exclame le rouquin Claude Lavoie. "Je connais toutes les répliques et les actions du personnage du voleur, je l’ai joué 90 fois! Ça a beau faire 20 ans, c’est toujours dans ma mémoire."

Et comme le soulignait Gilles Provost, la force du tandem prend donc toute son importance, puisque les deux personnages que tout pousse à la querelle vont finalement trouver des atomes crochus. "À travers notre grande colère, notre tristesse intérieure, l’un et l’autre, on finit par se rencontrer", explique le comédien Stéphane Guertin. "On se rend compte qu’on est autant dans la marde l’un que l’autre et, à partir de là, on se trouve un peu plus sympathiques."

Ainsi, le voleur va vite prendre la place de victime, pour ensuite devenir une oreille attentive aux malheurs de son camarade mal foutu, puis une "porte de sortie".

Le personnage de Gaston finira par rire de l’ironie de son sort, mais cela ne se fera pas sans une remise en question: "Dans une tragédie, il y a le déni, l’acceptation et le recommencement, formule Claude Lavoie. Je pense qu’il vit toutes ces étapes dans une soirée. Il a une passe d’agressivité où il en veut à tout le monde, où il veut se venger, puis il y a l’acceptation. Le nouveau personnage qui arrive agit comme catalyseur."

"C’est un acteur qui a écrit ça. C’est aussi une crise de la quarantaine où, quand tu as fait la même chose pendant 25 ans et que tu as atteint un niveau, tu cherches la prochaine étape. Quand il n’y a plus de nouveaux défis, tu vivotes", conclut-il.

Jusqu’au 24 février
Au Théâtre de l’Île
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