Caroline Drolet et Véronique Jalbert : Le goût du risque
Scène

Caroline Drolet et Véronique Jalbert : Le goût du risque

Caroline Drolet et Véronique Jalbert dansent la femme dans la pièce Battantes. Douceur et violence se confrontent et s’entremêlent dans cette chorégraphie où les interprètes vont au bout de leurs limites.

La chorégraphe Marie-Julie Asselin signe Battantes. Reconnue pour ses mouvements exécutés jusqu’à l’essoufflement, elle n’a pas épargné les danseuses. "C’est quelqu’un de très exigeant, de pointilleux", explique Caroline Drolet. "Marie-Julie m’a amenée à me dépasser en tant qu’interprète et être humain. Travailler avec elle m’a beaucoup confrontée, car sa gestuelle est très physique et exigeante. Des fois, j’avais l’impression de ne plus être capable. Et je me rendais compte que je pouvais en donner encore plus!" raconte-t-elle. Les danseuses ont donc exploré les limites de leurs capacités.

Ce travail extrême est à l’image de la pièce, qui approfondit la thématique de la femme. Une femme comme on la voit rarement, croit la danseuse. "C’est la colère et la douceur, la fragilité et la force, bref, toutes les facettes de la femme, mais utilisées à l’extrême." Les deux danseuses représentent chacune à leur façon ces deux facettes. Caroline Drolet incarne le personnage de la femme forte, contrôlante, tandis que Véronique Jalbert représente la femme vulnérable et douce. Avec comme résultat une pièce très déstabilisante pour le spectateur. "Les gens qui vont venir voir la pièce ne pourront pas être indifférents. Ils seront ou déstabilisés, ou touchés, ou carrément choqués par la violence ou l’ironie de certains moments", croit l’interprète.

En effet, la violence est partie prenante de la chorégraphie. Violence dans les gestes, mais aussi dans l’exécution. L’eau, entre autres, est utilisée comme facteur de risque, de danger. Des bouteilles d’eau utilisées comme accessoires finiront par se déverser sur la scène, ajoutant un degré de difficulté à l’exécution des mouvements. "On danse, court, saute sur une scène glissante, c’est quand même risqué", explique la danseuse.

Marie-Julie Asselin est aussi reconnue pour marier la littérature et le théâtre à la danse. Une force, selon la danseuse, qui croit que la pièce pourra ainsi toucher un plus large public. Même le pianiste Russ Manitt, qui a été une "belle rencontre" pour les danseuses, participe au côté théâtral.

Les deux danseuses ont obtenu leur diplôme de l’École de danse de Québec en juin dernier. Pour leur projet de fin d’études, elles ont engagé Marie-Julie Asselin, avec qui elles ont créé une pièce de 12 minutes, nommée Battantes. Mais une fois le projet terminé, elles ont eu le goût de le continuer. Avec l’aide du programme Jeunes Volontaires et le soutien de La Rotonde, les danseuses ont pu se lancer dans l’aventure. Résultat, une pièce très différente du projet initial, mais dont "l’essence" demeure la même. "Mais ça n’a rien à voir avec ce qui a été présenté l’été dernier. Tout a été déconstruit, réorganisé", conclut Caroline Drolet.

Du 15 au 17 et du 21 au 24 février à 20h
Au Nouveau Studio
Voir calendrier Danse