La Biennale de gigue contemporaine : Des pieds et des mains
La Biennale de gigue contemporaine profite du Festival Montréal en lumière pour présenter le travail de neuf chorégraphes québécois. Deux semaines hautes en couleur et en diversité.
La gigue a débarqué sur les côtes canadiennes dans la seconde moitié du 19e siècle, portée par la vague d’immigration irlandaise. Les Anglais du Québec ont implanté chez nous la déclinaison de la valse-clog, tandis que les francophones se sont spécialisés dans la grande gigue simple, le brandy et autres danses grondeuses, ainsi nommées à cause du son particulier des violons qui les accompagnent. Symboles par excellence des fêtes populaires traditionnelles, ces danses percussives ont investi les théâtres en 1995, grâce à la troupe Riverdance dont le succès international a indubitablement contribué au renouvellement du genre.
Chef de file du mouvement au Québec, le chorégraphe, danseur et dramaturge Lük Fleury est à l’origine de la Biennale de gigue contemporaine ainsi que de la création du Fuxi Club, regroupement d’artistes qui réinventent la gigue selon leurs inclinations personnelles. Si tous s’inspirent du vocabulaire et de la rythmique de base de cette danse traditionnelle, chacun l’accommode à sa sauce, les épices ajoutées ayant parfois des saveurs exotiques inattendues.
Du 22 au 25 février, la chorégraphe et musicienne de formation Nancy Gloutnez fait jouer à chacun de ses danseurs la partition d’un instrument spécifique. Elle les accompagne en direct avec un piano transformé. Tandis que Luca Palladino fait évoluer ses interprètes sur des plaques percussives, des feuilles mortes et de la vitre concassée, Jean-Philippe Lortie joue aux chaises musicales entre silences et musique contemporaine. Marie-Soleil Pilette y va quant à elle d’un solo très physique réalisé "a cappella" sur un rythme de valse-clog.
La semaine suivante, Yaëlle Azoulay nous transporte en Turquie, provoquant la rencontre de l’Orient et de l’Occident en intégrant des derviches tourneurs à sa pièce. Ex-danseuse du Jeune Ballet du Québec, Mélissandre Tremblay-Bourassa se lance dans une gigue fluide et amplifiée au son d’un instrument hybride: l’harmonicane basse électrique. Pour sa première chorégraphie, Pamela Poulin choisit le solo et une claquette très métissée, et côté hommes, Philippe Meunier nous plonge dans une atmosphère de cabaret pendant que Lük Fleury revisite ses Équilibristes en poussant plus loin le travail sur le haut du corps et le déséquilibre. Table ronde et projection de film sont également prévus les dimanches après-midi.
Du 22 février au 4 mars
À Tangente
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À lire/voir/écouter si vous aimez
Le sirop d’érable, le tajine d’agneau, la bière, la coriandre, l’automne et la musique techno.