LNI : Création continue
La LNI vient d’entamer sa 29e saison. Encore une fois, l’inattendu est au rendez-vous.
"La plupart d’entre nous sommes souvent sur une scène, mais on ne s’habitue pas au stress de l’impro. On ne sait pas avec qui on jouera, de quoi on parlera. On n’a aucune idée si ça va être bon, on ne sait rien!" lance la comédienne et membre de la Ligue nationale d’improvisation Salomé Corbo. "On sait seulement qu’il y a 500 personnes qui ont payé leur billet et qui s’attendent à un bon show, ajoute à la blague Jean-François Aubé, qui entreprend, tout comme Corbo, sa 7e saison au sein de la LNI. "Après qu’on ait fait de l’impro, il n’y a plus grand-chose de stressant", constatent-ils.
Mis à part une histoire d’adrénaline, l’improvisation est également, sinon plus, un exercice intrinsèque du théâtre. "L’improvisation théâtrale a toujours existé. On n’a qu’à penser à la commedia dell’arte ou à Goldoni, souligne Corbo. Quand je suis sur la patinoire, je suis comédienne, metteure en scène et auteure en même temps. C’est très exigeant, il faut que tous mes sens dramatiques soient vraiment aiguisés."
La LNI a fait ses preuves dans l’univers du spectacle. Elle a été un tremplin pour nombre de personnalités. C’est entre autres grâce à leur passage sur la glace que Denis Bouchard, Normand Brathwaite et Patrice L’Écuyer sont devenus des "stars" nationales. Corbo ne peut qu’applaudir cette tournure. "Aujourd’hui, la crédibilité de la LNI ouvre des portes. Quand c’est écrit dans ton C.V. que tu as fait six saisons au sein de la LNI, ça signifie: "cette personne-là est capable de se débrouiller." Ça entre en ligne de compte pour beaucoup de réalisateurs et metteurs en scène."
L’ÉVOLUTION D’UN JEU
Créé par Robert Gravel et Yvon Leduc, le concept de la LNI a fait le tour du monde. Plusieurs ligues – belges, françaises, marocaines et italiennes – sont de proches cousines de la LNI. De multiples ligues québécoises en découlent aussi. Outre les réseaux amateurs, les cégeps et les universités ont leurs ligues. Si bien qu’à présent, les improvisateurs qui arrivent à la LNI ont tous une expérience, tandis qu’il y a 29 ans, c’était la ligue qui formait les comédiens. "Aujourd’hui, il y a des joueurs de 22 ans qui font de l’impro depuis 10 ans!" ironise Aubé, qui détient lui-même 18 ans d’expérience.
Depuis les débuts de la LNI, l’improvisation théâtrale s’est sans contredit développée. "C’est une discipline qui est en constante évolution, explique Aubé. Elle se renouvelle notamment dans sa structure narrative. Par exemple, on intègre des ellipses temporelles dans nos histoires. Au début, ça n’existait pas. Tout était fait en temps réel. Le jeu était beaucoup plus simpliste."
Si les joueurs ont appris à construire les histoires, le public, lui, s’est adapté aux changements. Aidés par la télédiffusion des matchs, les spectateurs ont appris à regarder la LNI en même temps que les joueurs s’initiaient au jeu. "Le public est excessivement clément. Il est conscient qu’une mauvaise impro, c’est hors de notre contrôle. Ils savent aussi qu’un sketch moins bon met en relief la bonne impro qui suivra", raconte Corbo. "À l’évidence, on souhaite toujours avoir des moments de grâce où les histoires sont parfaitement construites. Quand ça arrive, ça donne vraiment un bon show", souligne Aubé.
La 29e saison risque d’offrir un spectacle fort intéressant. En plus d’accueillir une nouvelle équipe (les Blancs, dirigés par Bernard Fortin), la LNI jouira du retour de quelques vétérans bien appréciés: Sylvie Moreau, Laurent Paquin et Isabelle Brouillette. Et on a bien hâte de voir le travail d’Alexis Martin, nouvel entraîneur des Rouges…
Advienne que pourra!
Le 26 février, au Medley: Jaunes contre Bleus
Le 27 février, au Medley: le Match des Légendes
www.lni.ca
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