La Société d'art lyrique du Royaume : Les Choix de Sophie
Scène

La Société d’art lyrique du Royaume : Les Choix de Sophie

C’est sur la note d’un heureux veuvage que tintera la nouvelle production de la Société d’art lyrique du Royaume, célébrant du même coup les 20 ans de service de ce monument culturel régional.

Une production de la Société d’art lyrique du Royaume (SALR), c’est nécessairement une équipe très nombreuse, une espèce de monstre artistique polycéphale, admettant plusieurs chefs: Jean-Philippe Tremblay (direction musicale), Annie Vanasse (direction artistique), Pierre Lamontagne (direction du choeur de la SALR) et Sophie Larouche (mise en scène). C’est de leur incontournable collaboration – ainsi que du travail acharné d’une quarantaine d’artisans (choristes, solistes et musiciens) – que dépendent l’évolution et la naissance du spectacle.

Pour une metteure en scène, qui est généralement seule maître à bord au théâtre, travailler avec une telle équipe exige une adaptation importante. En effet, le volet théâtral d’une opérette n’est pas au centre du processus de création; il sert de prétexte, de liant pour faire entendre la musique et le chant qui trouvent leur écho dans les siècles passés – dans ce cas, La Veuve joyeuse, créée par Franz Lehár en 1905.

C’est une incursion dans l’effervescence des années 1920 que nous propose cette année la SALR, plongeant les personnages de La Veuve joyeuse dans cette décadente "décade" (permettez l’anglicisme) de l’après-guerre. C’est cette ligne directrice imaginée par Annie Vanasse qui a encadré les choix de Sophie Larouche à la mise en scène.

En effet, après avoir tourné la page sur huit ans de travail bénévole en tant que directrice artistique du Théâtre des Cent Masques, Sophie Larouche est actuellement en pleine transition professionnelle. Elle a choisi de s’ouvrir les portes d’un avenir qui s’articulera autour de ses forces: le jeu et la mise en scène.

À maintes reprises en entrevue, cette dernière souligne généreusement l’importance du travail de ses collègues: "Dans la mise en scène, c’est toujours les mêmes règles, le même carré de sable… Mais cette fois, de travailler avec un chef d’orchestre, de la musique… C’est extraordinaire d’avoir des musiciens live sur scène. Je trouve que c’est plus "total" comme effet théâtral qu’une bande sonore avec laquelle tu sens la technique. Cette fois, on est dans quelque chose qui est plus… naturel. C’est plus proche de ce que c’était avant, quand il y avait tout le temps des musiciens au théâtre. Je trouve ça vraiment fantastique. De ça je suis vraiment très contente."

Sophie ne manque pas non plus de souligner à plusieurs reprises la collaboration particulière de Marie-Josée Paradis, chorégraphe et danseuse d’expérience, qui était chargée de l’aider dans le fignolage des mouvements de toute cette faune scénique qui doit arriver à donner une impression harmonieuse et organique.

La mise en scène privilégiée par Sophie pourra sembler audacieuse, même si, avec modestie, elle précise que cette méthode est monnaie courante en Allemagne. La scène de la salle Pierrette-Gaudreault sera en effet réaménagée pour l’occasion, devenant centrale, permettant aux spectateurs de l’embrasser. Il s’agit d’une façon pour elle de répondre à une préoccupation qu’elle a depuis plusieurs années: faire pénétrer les spectateurs dans l’univers du spectacle. Qu’ils ne soient pas de simples spectateurs, distants et retranchés dans la salle, mais qu’ils se sentent interpelés, qu’ils prennent corps dans cet univers drolatique – ce à quoi elle s’appliquera en usant de différents moyens qui demeurent secrets… Pour connaître les choix de Sophie, il faudra voir le spectacle.

Les 2, 3, 4, 6 et 7 mars
À la salle Pierrette-Gaudreault
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À voir si vous avez aimé les précédentes productions de la Société d’art lyrique du Royaume.