Oscar et la dame rose : Au nom de la rose
Scène

Oscar et la dame rose : Au nom de la rose

Dans Oscar et la dame rose, Rita Lafontaine négocie avec la maladie, la mort et la vie.

Ce matin-là, une lumière délicate enveloppe la ville enneigée. Les rues scintillent; les marcheurs affichent des sourires réconfortants. Dans ce paysage idyllique, la muse de Tremblay, Rita Lafontaine, amorce une longue journée de promotion pour la pièce Oscar et la dame rose, conte philosophique d’Éric-Emmanuel Schmitt (Le Visiteur, Variations énigmatiques, Le Libertin) produit par François Flamand. Elle est accompagnée de son conjoint Jacques Dufour, qui partage sa vie depuis 15 ans. Celui-ci signale qu’il prendra part à l’entrevue. Une première. Il désire apporter un éclairage juste sur le travail de la comédienne qui, tellement absorbée par son nouveau rôle, a encore du mal à en parler. Car au moment de l’entretien, seulement deux représentations du spectacle ont eu lieu.

Montée dans une vingtaine de pays du monde, Oscar et la dame rose aborde un sujet tabou: l’enfant malade. C’est inspiré par les visites qu’il effectuait, enfant, avec son père kinésithérapeute dans les cliniques pédiatriques, les maisons pour infirmes moteurs cérébraux et les centres pour sourds et muets que l’auteur a donné vie aux personnages lumineux d’Oscar, un garçon de 10 ans dont les jours sont comptés, et de Mamie Rose, une bénévole qui fréquente l’hôpital. Cette dernière, en constatant toute la révolte qui habite le gamin, l’incite à écrire à Dieu. L’enfant est d’abord un peu sceptique, puis se fait prendre au jeu. Après sa mort, la dame retrouve les 13 lettres…

"Dit comme ça, ça a l’air de quelque chose d’extrêmement dramatique", amorce la comédienne qui, pendant l’heure cinquante de la pièce, incarne seule sur scène les deux personnages. "Mais, il y a plusieurs aspects très drôles. L’écriture est très "punchée". Il y a de très belles lignes, de très belles répliques qui font rire. On se doutait bien qu’il y aurait des rires… Le producteur m’avait dit au début: "Les jeunes qui sont malades dans les hôpitaux sont très cruels entre eux. Ils ont une façon de parler entre eux ou des uns et des autres qui est très forte." Et c’est ça qui fait rire surtout." En effet, si elle aborde des sujets douloureux, Oscar et la dame rose nage dans des ondes de lumière. "C’est une pièce sur la vie, plus que sur la mort. La pièce dit qu’on a une fin. On sait qu’on va tous mourir, mais pendant qu’on est là, profitons-en", ajoute Jacques Dufour.

La question divine, dépouillée de toute allusion religieuse, occupe aussi une portion du texte. Quel aspect est montré? "Dieu, c’est chacun de nous. C’est cet aspect du divin en chaque personne. […] Il y a un petit bout où Mamie Rose incite Oscar à écrire. Mais, il ne sait pas quoi lui dire. Alors, elle lui dit: "Les pensées que tu ne dis pas s’incrustent, t’alourdissent, t’immobilisent. Elles prennent la place des idées neuves et te pourrissent. Tu vas devenir un dépotoir à vieilles pensées qui puent si tu ne parles pas!" C’est très thérapeutique d’écrire et de parler. Parler à Dieu, c’est à la limite se parler à soi-même, à la meilleure part de soi. C’est ouvrir son coeur un peu", conclut-elle.

Le 6 mars à 20h
À la salle J.-A.-Thompson
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