Surprises chorégraphiques
Les joyeux drilles de La 2e Porte à Gauche nous proposent Blind Date: un rendez-vous chorégraphique pour traverser la Nuit blanche de Montréal en lumière. Spécialistes des happenings dans des lieux inattendus, ces jeunes danseurs et chorégraphes nous invitent à une expérience stimulante en nous donnant, cette fois, une possibilité d’interaction. Sous la houlette d’un maître du jeu, dix performeurs enchaîneront des mini-séquences chorégraphiées ou improvisées selon un scénario qui explore la relation entre spectacle et spectateur. Sur la scène de la Cinquième salle de la Place des Arts, les danseurs seront en interaction avec l’image de leurs collègues partis, caméra à la main, à la rencontre du public aux alentours de la salle. Vers minuit, une incursion est même prévue dans le match d’improvisation en danse annoncé au Musée d’art contemporain. Une nuit épique, du samedi 3 au dimanche 4 mars, de 23 h à 3 h.
Esprit, es-tu là?
photo: Rolline Laporte |
Le chorégraphe Gaétan Gingras marie le conte et le mouvement pour faire vibrer le souvenir de son identité perdue. De descendance mohawk et iroquoise, il fait partie de ces milliers de Canadiens à qui l’on a caché les racines autochtones de leur généalogie. Mais le lien est coupé avec les origines et l’ex-danseur contemporain tisse la trame de l’histoire qui n’a pas eu lieu en réinventant sa culture et en créant ses propres rituels. En résultent des spectacles aux résonances amérindiennes d’une poésie visuelle et sonore un brin surréaliste, totalement envoûtante. Ainsi, on pourra apprécier le magnifique duo composé par la danseuse Sophie Lavigne et le conteur Robert Seven Crows Bourdon dans la reprise de Manitowapan, et découvrir trois autres danseuses et le fils du chorégraphe dans sa nouvelle création intitulée Mon père m’a raconté. Un voyage à s’offrir… Du 7 au 10 mars, à l’Agora de la danse.
Je me souviens
Pionnière de la danse moderne, la danseuse et chorégraphe Françoise Sullivan, également peintre et sculptrice, fut l’un des membres fondateurs du groupe des Automatistes. En 1947, elle défriche les sentiers du cinéma expérimental avec une expérience d’improvisation filmée en plein air. Voulant créer une oeuvre par saison, elle n’en réalise que deux et soixante ans plus tard, elle boucle enfin la boucle. Ginette Boutin reprend Danse dans la neige et Annik Hamel, Été. Automne est créé avec Louise Bédard et Printemps, avec Andrée-Maude Côté. En plus du film que l’on verra au FIFA, un album de prestige est né de ce projet. Intitulé Les Saisons Sullivan, il comprend 67 photographies de Marion Landry, quatre dessins chorégraphiques inédits de Françoise Sullivan et un texte bilingue de Louise Déry. Édité par la Galerie de l’UQAM, il est tiré à 100 exemplaires et vendu 500 $. Info: 514 987-6150 ou www.galerie.uqam.ca.