Jean-François Mercier : Mieux vaut en rire
Scène

Jean-François Mercier : Mieux vaut en rire

Jean-François Mercier ne souhaite pas seulement faire rire le public avec Le Show du gros cave. Il utilise des propos crus pour le faire sortir de son confort.

Jean-François Mercier, qu’on connaît bien pour son travail de co-écriture de la série Les Bougon avec François Avard, ses personnages de Maurice Ladouceur dans Virginie et de gars frustré dans le Mike Ward Show, est présentement en train de réaliser son rêve. Pour la première fois depuis sa sortie de l’École nationale de l’humour en 1997, il monte sur scène pour présenter le fruit de son labeur, au lieu de confier ses blagues à d’autres humoristes: "Pour toutes sortes de raisons, à ma sortie de l’école, j’étais sûr que je n’avais pas ma place sur scène. C’est pourquoi j’ai choisi d’écrire pour les autres. C’est un travail parfois humiliant – plein de gens repassent sur ce que tu as écrit – mais comme je n’aimais pas ce que je faisais avant, ça représentait une opportunité extraordinaire", explique celui qui a notamment écrit pour les émissions Un gars, une fille, 3 x rien, et les humoristes François Morency et Maxim Martin.

Puis sont venus Les Bougon. "À la suite de l’impact de la série, je me suis dit que peu importe ce que j’allais faire ensuite, ça n’aurait sans doute pas le même succès, alors aussi bien revenir à la base, et réaliser mon rêve de faire de la scène. On n’a qu’une vie à vivre, et j’ai décidé de me mettre en danger. Car il ne faut pas se le cacher, il y a des avantages à connaître le succès, sauf que quand tu te plantes, tu te fais humilier devant tout le monde, et tu t’exposes à la critique", affirme l’humoriste. C’est d’ailleurs un peu pour cette raison qu’il a intitulé son spectacle Le Show du gros cave: "Ça ne met pas la barre trop haute. En même temps, si on me donnait le choix entre le Show du gars intelligent et le Show du gros cave, j’irais voir celui du gros cave, car il me semble que j’aurais plus de fun", assure celui qui ne craint pas de se faire crier: "Aye, le gros cave!" dans la rue.

Sa nouvelle aventure est d’autant plus risquée qu’elle ne s’adresse pas à tous les publics. "Des gens sont heurtés par mes propos. Certaines personnes sortent même avant la fin. Dans mon spectacle, je ne passe pas d’opinions personnelles, je n’aborde pas de sujets généralement bien acceptés en société, et je n’utilise pas un langage propre. On m’a déjà fait remarquer qu’il y avait de plus belles façons de divertir les gens, mais il y a aussi celle que j’utilise. Pour avoir une certaine originalité, il faut aller où personne n’est allé", estime Mercier.

Il assure néanmoins qu’il n’a pas pour unique but de bouleverser le public: "Je fais du divertissement, alors je veux que le public s’amuse! J’ai établi un équilibre entre des numéros plus sérieux et des numéros plus comiques, plus vides", croit Mercier. Ainsi, dans Le Show du gros cave, il reprend son personnage du gars frustré et présente des numéros sur l’économie, l’environnement, les relations hommes-femmes, la violence, son chien, la tolérance, les insuccès avec les femmes et l’aide sociale.

Le 10 mars à 20 h
Au Théâtre du Cégep de Trois-Rivières
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