L’Odyssée du LIS : Réinventer le jeu
Pour sa huitième édition, L’Odyssée du LIS, tournoi d’improvisation panquébécois, a dû être réinventé entièrement. Entrevue avec Christian L’Italien, l’un des rénovateurs.
Malgré une forte participation, dont une équipe provenant de la France, l’édition 2006 du tournoi L’Odyssée du LIS s’était soldée par un échec. L’une des variables essentielles de l’équation était manquante: le public n’avait pas répondu à l’appel. Et par un malencontreux hasard, le trophée du tournoi, colligeant le nom des vainqueurs des six premières années, avait été subtilisé. Les organisateurs, devant ces problèmes, ont dû remettre en question les bases même de l’événement, comme le confirme Christian L’Italien, qui partage l’organisation de l’événement avec Steeve Larrivée: "On s’est pris la tête, et on s’est demandé: "Est-ce qu’on recommence? Qu’est-ce qu’on fait?" On n’avait pas le choix. Soit on revenait avec une tout autre formule, soit on arrêtait complètement. Parce qu’on se rendait compte que notre formule était dépassée. Il y a eu une très, très grosse évolution dans la formule."
C’est un concept beaucoup plus compétitif qui est mis en avant par les productions OPIA, celui des ImprOlympiades – plutôt que de présenter une vingtaine de matchs d’improvisation formule originale, ce qui peut devenir laborieux pour le spectateur même le plus intéressé. "On a essayé de trouver un moyen de garder les gens dans la salle. Il faut leur offrir quelque chose de différent chaque fois."
Les organisateurs ont donc élaboré une programmation en plusieurs volets. Le vendredi soir, c’est la formule classique de l’improvisation qui sera exploitée, avec un arbitre, une patinoire, des votes et des punitions, question de satisfaire les plus puristes d’entre nous.
Dès le samedi matin, le jeu est presque entièrement réinventé: "On essaie de voir si on ne peut pas explorer un peu plus l’art d’improviser. Alors on expérimente quelque chose qui n’a jamais été fait, on sort des bases qui ont été imaginées par [Robert] Gravel dans les années 1970." Parmi les nouveautés, nous pourrons assister à un spectacle improvisé aux contraintes imposées par un maître de jeu omnipotent ayant carte blanche dans le choix de ses supplices, dont l’équipe gagnante sera choisie par voie de scrutin. Aussi, une ronde olympique, qui regroupera huit compétitions différentes où les équipes, devenues délégations, devront relever des défis inédits aux intitulés surprenants: l’Hydre à cinq têtes, le Bob à 4, le Photo-finish, le 3 Minutes à relais, Accessoire-récursion, le Marathon, le Sprint, la Maison qui rend fou.
C’est la Liénée (ligue d’improvisation de Jonquière) qui défendra la région devant des équipes qui viendront de tout le Québec. "Steeve Larrivée et moi-même, on est deux gars de la région. On tient bien gros à cet événement-là et on tient à le garder au Saguenay." Comme au-delà des mots, il y a les gestes, notons que tous les profits engendrés par l’affluence du samedi seront donnés au Patro de Jonquière.
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