Pigeons International : L'état du monde
Scène

Pigeons International : L’état du monde

Pigeons International présente en rafale sa Trilogie de la Terre, une réflexion du corps et de la parole sur l’état de la planète.

De 2004 à 2006, Pigeons International a respectivement déballé, à un an d’intervalle, ses spectacles Babylone, 5 heures du matin et Demain, trois oeuvres qui forment ensemble la Trilogie de la Terre et qui seront présentées coup sur coup, du 23 mars au 7 avril prochain. Pourquoi ce retour en rafale? "Pour célébrer les 20 ans de la compagnie et réfléchir sur ce qu’on a fait pour mieux imaginer le futur. On se disait, d’un point de vue artistique, que ça valait la peine de mettre ces trois tableaux sur un même mur et de les regarder ensemble, de les monter en tant que cycle", explique Paula de Vasconcelos, co-directrice, avec Paul-Antoine Taillefer, de cette compagnie qui fonde son art sur la rencontre entre le théâtre et la danse.

LÉGENDE VIVANTE

C’est en travaillant sur Babylone que la co-directrice et son équipe ont décidé de créer une trilogie. "On a constaté que ce n’était pas avec un seul spectacle qu’on viendrait à bout de ce thème [l’état de la planète]. Je suis extrêmement préoccupée par ce sujet. Parce que je me sens citoyenne du monde, j’ai envie de vibrer au diapason de la planète", soutient de Vasconcelos, qui assure conceptions, mises en scène et chorégraphies du triptyque. Babylone réunit sur scène 13 danseurs, comédiens et musiciens. L’oeuvre propose de regarder le monde à travers une légende du passé, celle de la vraie Babylone. On y rencontre des destins qui s’entrecroisent, des fragments de vie. "La prémisse de notre spectacle, c’est que la Terre représente cette nouvelle Babylone, cet endroit exceptionnel où les langues et les cultures se confondent", ajoute-t-elle. Les textes sont tirés des poèmes de Gabriel Ringlet, de passages de la Bible et de morceaux de dialogues que Paula de Vasconcelos et ses interprètes ont eux-mêmes composés.

CROQUER SUR LE VIF

Après avoir évoqué le passé, la chorégraphe et metteure en scène voulait aborder le présent. De là est né 5 heures du matin, deuxième spectacle de la Trilogie. "On est allé voir ce qui se passait sur la planète aujourd’hui. Puis, l’heure est devenue le fil conducteur entre les pays", souligne-t-elle. Elle a donc invité le photographe Serge Clément à croquer sur le vif le réveil d’une dizaine de villes du monde, dont Lisbonne, Dakar, Budapest, Istanbul, Bangkok et New York. "Pour moi, 5 heures du matin est une heure mystique. C’est fascinant de voir qu’à l’aube, où que tu sois sur la planète, il y a cette atmosphère universelle, ce quelque chose qui naît et qui meurt", raconte de Vasconcelos, qui signe les répliques du spectacle dans lequel elle a également intégré deux extraits de l’oeuvre du poète Fernando Pessõa.

Pendant que l’on suit le récit d’une femme hantée par la souffrance du monde, les clichés du photographe québécois sont projetés en fond de scène. Pour la troisième partie, le thème du futur s’imposait. Avec Demain, de Vasconcelos s’inspire de la façon dont ses jeunes interprètes perçoivent l’avenir. "J’ai découvert qu’ils sont pleins d’espoir et qu’ils sont animés d’une envie de mordre dans la vie", lance-t-elle. Les idées et la vision du monde de ces artistes en herbe forgent donc la dernière oeuvre de cette trilogie qui s’annonce, sous forme de cycle, tout simplement envoûtante.

Du 23 mars au 7 avril
À l’Usine C
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