Système Kangourou : Culture physique
Scène

Système Kangourou : Culture physique

Système Kangourou présente 40 % de déséquilibre, troisième création de cette compagnie de théâtre performatif.

Comme le veut le credo créatif de Système Kangourou, 40 % de déséquilibre est une pièce hybride, qui allie le théâtre à la performance. "C’est un théâtre qui est très centré sur le mouvement physique. Je n’ai pas la prétention de parler de danse, mais je m’inspire énormément de la danse-théâtre", explique Anne-Marie Guilmaine, qui signe le texte et la mise en scène. Mais le théâtre performatif de la jeune compagnie ne s’arrête pas à l’exploration du mouvement, il se bâtit aussi sur la notion de risque. On pense entre autres à l’utilisation d’une échelle haute de 20 pieds – malgré le vertige de certains acteurs! -, ou encore à la poussière de roche qui amortit les chutes chorégraphiées des acteurs-performeurs. "Ils sont continuellement sur le qui-vive", lance Guilmaine.

Signe de sa singularité, les cinq acteurs de 40 % de déséquilibre (Grégory Flayol, Xavier Malo, Janick Rousseau, Claudine Robillard, Martin Vaillancourt) n’ont pas de personnage. "Nous travaillons beaucoup en autoreprésentation. Les acteurs gardent leur prénom, jouent leur propre rôle. Le but visé est de créer un flou entre la réalité et la théâtralité", explique la cofondatrice de Système Kangourou. Une partie du texte est donc purement théâtrale. L’autre provient de ce que chaque comédien inspire à Guilmaine. Dans le but de mieux les connaître, elle leur a distribué un questionnaire. "Je voulais qu’ils se décrivent. Qu’ils me racontent, par exemple, leur façon d’être extrêmes ou leurs tics. Plusieurs bribes du texte se sont construites à partir de leurs histoires."

Diplômée de l’École supérieure de théâtre, l’auteure compare son processus d’écriture à du bricolage. Composée de deux parties – Sambuca et Vodka -, 40 % de déséquilibre n’a pas de récit linéaire, mais plutôt de multiples histoires. "Ça parle beaucoup de solitude et du manque de repères de notre génération de pré-trentenaires. Lors de l’écriture, on a remarqué l’engouement pour les sports extrêmes, les sensations fortes, les raves. On a cherché à savoir quel était ce manque profond que nous étions poussés à compenser avec autant d’adrénaline."

Du 13 au 28 avril
Au Théâtre La Chapelle
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