Anik Bissonnette : Née sous les étoiles
À 45 ans, Anik Bissonnette quitte les Grands Ballets Canadiens pour aller danser sous d’autres cieux et voler de ses propres ailes. Dernière chance de voir la danseuse étoile se produire avec la formation, avant qu’elle ne prenne son envol pour de bon.
Iris Gagnon-Paradis
Photo : Carl Lessard
"Ces dernières années ont été plutôt mouvementées, j’ai besoin de repos. Et puis, j’ai le goût de voler de mes propres ailes, de choisir avec qui et quoi danser", explique Anik Bissonnette. Un désir de liberté, donc, et d’autonomie, pour celle qui use les planches – et les pointes! – avec les Grands Ballets Canadiens depuis 1989. "C’est sûr qu’il va y avoir un deuil à faire, mais c’est une décision à laquelle je réfléchis depuis longtemps", ajoute l’interprète, qui fera ses adieux au public de la compagnie le 6 juin. À Québec, la danseuse se produira pour une dernière fois avec les GBC le 23 avril prochain, dans Noces, ballet chorégraphié par le Belge Stijn Celis et qu’elle qualifie de "petit bijou".
Ce qui va le plus lui manquer? Le répertoire classique, bien entendu. Toute jeune, elle avait été marquée par le ballet Casse-Noisette. "Le déclic", dit-elle. Ironie du sort ou clin d’oeil du destin, c’est le ballet qu’elle a le plus dansé dans sa vie. Mais, avec le temps, les contraintes du ballet classique ont laissé des marques sur son corps, matière première de cet art qu’est la danse. "J’ai dansé Casse-Noisette une dernière fois cet hiver. Je dois avouer que j’étais contente que ça soit fini!" Mais le goût de danser ne s’est pas éteint avec la quarantaine, au contraire. "Il y a quelque chose de formidable qui se produit avec la maturité. Une compréhension du corps, du mouvement, de ce que tu as envie de faire et de danser", remarque la danseuse.
Quant à la suite, l’interprète se fait discrète. Un spectacle se prépare avec Margie Gillis et plusieurs autres danseuses – "et pas de danseurs!" – pour la fin février 2008. Elle souhaite également rester impliquée dans le Fonds Casse-Noisette, qui permet à des enfants de milieux défavorisés d’être préparés à assister au spectacle. "Mon rêve serait de me servir de ce fonds pour faire du dépistage en danse auprès de ces enfants et de continuer à leur faire découvrir l’expérience de la danse, qui est une des plus belles à mes yeux. C’est Casse-Noisette qui m’a amenée à la danse à cet âge-là, je ne suis sûrement pas la seule à qui ça peut arriver!"
Les Grands Ballets Canadiens de Montréal présentent Noces et TooT
Au Grand Théâtre de Québec
Le 23 avril à 20h
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