Événement Théâtre Expresso : Les 10 minutes du peuple
L’Événement Théâtre Expresso, à la manière du Festival international de la poésie, introduit le théâtre dans les cafés. Tour d’horizon de la première édition.
Il n’est pas facile d’attirer le public dans les salles de théâtre à Trois-Rivières. Au lieu de s’acharner à remplir une mission impossible, les artisans de l’Événement Théâtre Expresso prennent le taureau par les cornes et vont rencontrer les gens dans leur quotidien. Du jeudi 19 avril au samedi 21, ils calquent la formule éprouvée du Festival international de la poésie en visitant sporadiquement six cafés du centre-ville de Trois-Rivières (le Phénix, le Torréfacteur, le Morgane, le Charlot, l’Embuscade et le Zénob) pour y présenter de courts extraits théâtraux d’une dizaine de minutes. Une première, paraît-il, au Québec.
Questionné sur les origines du projet, l’instigateur et journaliste Réjean Martin raconte comment tout a commencé: "En décembre 2005, lors du party du Zénob, on avait fait toutes sortes de choses. Moi, j’avais conté une histoire… François Laneuville et Stéphane Bélanger avaient joué Goglu [de Jean Barbeau]. C’était très, très bon. Et je me suis demandé pourquoi on ne jouait pas dans les cafés. Le premier à qui je me suis confié, c’est Luc Kenline, et il a trouvé que c’était une maudite bonne idée. Alors, on a monté le projet." Martin frappe d’abord à la porte de la Société de développement économique de Trois-Rivières, mais essuie un refus. En octobre, aidé du comédien François Laneuville et du poète Gilles Devault, il dépose ensuite une demande de subvention au Conseil des arts et des lettres du Québec. "Le 21 décembre, on a appris qu’on avait 10 000 $! C’est le maximum qu’on pouvait avoir", dit-il avec enthousiasme.
Pour sa première édition, l’équipe de l’Événement Théâtre Expresso propose un programme de sept pièces itinérantes. Parmi les oeuvres présentées figurent un extrait de Topaze de Marcel Pagnol, une scène du Bourgeois gentilhomme de Molière et une création de Luc Kenline et Cindy Rousseau, L’angle meurt. "On a travaillé fort pour vraiment choisir de bons extraits; ça a été notre talon d’Achille!" admet l’homme actif dans le milieu des médias. En effet, trouver des extraits signifiants impliquant seulement deux personnages s’est révélé un réel tour de force. "C’est pour ça qu’on lance un concours l’année prochaine. Là, on s’est créé un organisme à but non lucratif; on veut vraiment que l’Événement Théâtre Expresso revienne chaque année." La production Expresso allongé, qui rassemble en un seul spectacle tous les extraits, couronne l’événement à la salle Louis-Philippe-Poisson le dimanche 22 avril. "Ça va être les sept pièces, sauf qu’on va avoir des images vidéo de Fontaine Leriche qui vont servir de lien entre elles", spécifie-t-il.
Et selon lui, quel est le principal défi de l’Événement Théâtre Expresso en cette première année d’existence? "On croit qu’on a un très bon produit, mais c’est sûr qu’il faut aller chercher la disponibilité du public", répond-il en faisant référence au fait que les comédiens devront capter l’attention des clients, avertis ou non de la tenue du festival, pendant 8 à12 minutes.
Du 19 au 22 avril
Au centre-ville de Trois-Rivières
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