Les Foutoukours : À tour de rôle
Le groupe Les Foutoukours présente Stand-up tragique, quatrième édition d’un feu roulant de courtes histoires.
"Depuis quatre ans, on travaille avec le conte, le monologue et la nouvelle. On a pris ces trois formes-là et on les a mises ensemble pour faire des spectacles", raconte Rémi Jacques, artiste multidisciplinaire qui a fondé en 1997 Les Foutoukours, un groupe qui étudie principalement le mouvement au théâtre.
Résultat de l’exercice? Seul sur scène, un acteur se faufile dans la peau d’un personnage qui raconte au "je" une histoire ayant marqué sa vie. Cette année, le public peut se régaler de neuf récits d’autant de minutes qui abordent notamment les thèmes de l’amour, de la mort ou encore de la famille, le tout rehaussé d’un ton fantastique, poétique, réaliste, absurde ou autre. Au total, six jeunes comédiens se relaient sur scène (Solange Alary, David Buyle, Sandrine Cloutier, Émilie Émiroglou, Pascale Audrey et Rémi Jacques) et les récits présentés ont tous été écrits par de jeunes auteurs québécois de la relève, dont Félix Beaulieu-Duchesneau, Rébecca Déraspe et Justin Laramée.
Pour cette quatrième édition, Les Foutoukours ont reçu près de 150 textes! "On fait le tri et, comme par magie, il y a toujours un thème qui ressort. Cette année, on parle des mille et une sortes de pertes, qu’elles soient cocasses, drôles, tristes ou absurdes. Le but, c’est de présenter neuf contes de styles complètement différents", soutient Rémi Jacques, qui assure la mise en scène du spectacle, en plus d’être l’un des auteurs et comédiens de Stand-up tragique.
CONSCIENCE CORPORELLE
Le jeune homme d’à peine 28 ans – qui s’inspire entre autres de la technique de jeu de Meyerhold – mise sur la biomécanique et sur le rythme pour donner à chacun des récits et des personnages leur personnalité propre. Selon l’émotion qu’il désire faire ressortir de chaque texte, il place méticuleusement les respirations, les ponctuations, les ouvertures ou les fermetures. "Je suis un grand maniaque du rythme. C’est ce qui donne la musicalité au texte et qui permet de construire des univers complètement différents", souligne Rémi Jacques.
Sa collaboration avec la compagnie Dynamo Théâtre et son intérêt pour le cirque nourrissent également cette fascination qu’il entretient pour la rythmique du mouvement et de la parole. "Un bon numéro de cirque comprend deux vitesses: le vite et le lent. J’ai voulu transposer cette technique au théâtre dans le corps et dans la voix d’un acteur. Le texte devient ainsi une partition hallucinante pour le comédien qui est toujours conscient de ce que le spectateur reçoit", explique Rémi Jacques. Selon ce dernier, la fusion du monologue et du conte exprime notamment une volonté d’entrer en contact direct avec le spectateur. "Il y a quelque chose de très humain dans le fait de raconter une histoire sur scène. Pour moi, le conte permet une interaction avec le public. Dans Stand-up tragique, les comédiens s’adressent directement au public, ils brisent le quatrième mur", ajoute-t-il.
Tous les contes sont entrecoupés de chorégraphies inspirées de plusieurs styles de danse tels que le set carré, le baladi, le mime ou la danse contemporaine. "La danse présente le prochain conte, elle opère une transition. C’est une proposition d’histoire sans paroles", dit Rémi Jacques, qui a également porté le chapeau de chorégraphe pour le spectacle. Plusieurs genres musicaux accompagnent ces passages dansés, que l’on pense au hip-hop ainsi qu’à des mélodies d’inspiration tzigane ou arabe.
À La Petite Licorne
Du 22 avril au 22 mai
Voir calendrier Théâtre