Festival du Jamais Lu : De toutes ses forces
Scène

Festival du Jamais Lu : De toutes ses forces

Le 6e Festival du Jamais Lu est placé sous le signe de la résistance.

"Cette ligne éditoriale s’est un peu imposée d’elle-même", explique Marcelle Dubois, directrice artistique du Festival du Jamais Lu. Rappelons que, l’an dernier, à la suite d’une mauvaise coordination des subventionneurs, la petite organisation s’était retrouvée avec un déficit de 10 000 $. Devant le gouffre, l’équipe du Festival a choisi de "résister". Grâce à une extraordinaire campagne de financement, marrainée par Ginette Noiseux et Emmanuelle Kirouac-Sanche, respectivement directrice et adjointe à la direction du Théâtre Espace Go, la situation a pu être corrigée. "Quand l’institution soutient la relève comme ça, c’est magique!" lance Dubois. Pour donner une petite idée de l’immense pertinence de l’événement, mentionnons que des 60 textes qui ont été présentés depuis 5 ans au Festival, 22 ont été, à ce jour, portés à la scène.

Avec un thème comme la résistance, on pourrait croire que les auteurs de la 6e édition du Festival du Jamais Lu vont brandir des pancartes, faire des discours altermondialistes et sortir dans la rue. La directrice nous assure qu’il n’en est rien. "Nous n’avons pas de pancartes, mais bien des récits, des fictions, des mots. Ce que nous voulons, c’est nous donner des moyens de réinventer ce qui nous manque, livrer des mots qui tentent de remplir les interstices qui séparent les individus, résister à la morosité, à l’apathie et à la désillusion trop souvent présentes dans nos vies."

Cette année, au menu du Festival, 13 textes inédits. Marcelle Dubois rappelle que la sélection n’a rien à voir avec celle d’un concours. "On souhaite donner une tribune à des auteurs qui ont le goût, le besoin, le désir et bien sûr le talent nécessaire pour qu’une rencontre se produise entre eux et le public. Nous résistons à l’envie d’un jugement rapide et technique, au "consommer-jeter", pour inscrire l’écriture dramatique dans un partage idéologique." C’est ainsi que les pièces des Québécois Jean-Philippe Baril-Guérard, Yvan Bienvenue, Fanny Britt, Stephan Cloutier, Patrick Drolet, Marcelle Dubois, Emmanuelle Jimenez, Justin Laramée, Anne-Marie Olivier et Emmanuel Schwartz, du Béninois Euloge Beo Aguiar, de la Libanaise Hala Moughanie et du Togolais Jean Kantchébé retentiront entre les murs du cabaret O Patro Vys.

Aussi au programme: un projet spécial sur le discours politique piloté par Jacques Laroche, les presque traditionnels levers de rideau – cette année, Marie-Ève Albert (chorégraphe), Ivy (slameur), Isabelle Ligot (mezzo-soprano), Bruno Marcil (auteur-compositeur-interprète) et Olivier Morin (acteur-peintre-chanteur) livreront des performances ludiques sur le thème de la résistance – et le délirant cabaret de clôture. Au total, ce sont plus de 100 artistes qui seront réunis pour célébrer la dramaturgie émergente. Les billets du Festival du Jamais Lu sont offerts au prix régulier de 10 $ et au prix équitable de 15 $. On peut également se procurer un passeport pour 50 $, au tarif courant, et 75 $ au tarif équitable. Pour tous les détails: www.jamaislu.com.

Du 4 au 13 mai
Au cabaret O Patro Vys