Le Cabaret insupportable : Casser les pieds
Scène

Le Cabaret insupportable : Casser les pieds

Le Cabaret insupportable, présenté par Transthéâtre pour célébrer ses 16 années d’existence, donne lieu à un véritable party de sous-sol.

Avant même que le cabaret ne commence, on est déjà irrité. Agacé par les évangélistes plantés dans le hall d’entrée, qui nous invitent à échanger via le courriel nos émotions à l’égard de Jésus. Après quoi un arrogant portier unilingue anglophone nous accueille. "Ticket, please", demande-t-il en estampant sur nos poignets un voyant "Vive George Bush". Ça donne le ton: de l’humour casse-pieds par excellence. Le plus drôle, c’est qu’on en redemande!

Mené par Stéphane Crête – marrant dans son rôle d’animateur énervant -, le Cabaret insupportable met en scène une vingtaine d’artistes qui ont tous participé à l’une ou l’autre des créations de Transthéâtre depuis sa fondation. Brigitte Poupart et Michel Monty, les deux directeurs artistiques de la compagnie, leur ont donné carte blanche, en les invitant à déblatérer sur leur exaspération de l’Occident moderne. La politique, l’environnement, l’Afghanistan, l’art, peu importe le sujet, en autant qu’il ait une couleur insupportable…

Le résultat est savoureux. Si certains numéros sont moins envoûtants, force est de constater que chacun suscite au moins des sourires, sinon des larmes. C’est le cas notamment de François Parenteau pendant son monologue d’animateur de radio. Le pauvre homme s’insurge contre la discrimination qu’il subit, à cause de son "sifflant" problème de diction. On rit de tout, même de l’humour, du moins, de celui de certains humoristes. Les McCloud, incarnés par Didier Lucien et Frédéric Pierre, sont truculents, pantalons de cuir et chemises médiévales à l’appui…

Ce qui est frappant, c’est de reconnaître dans chaque numéro le lot du quotidien. Le réalisme exagéré des situations dépeintes rend la soirée encore plus amusante. Par exemple, Michel Cardin exaspère dans son interprétation nasillarde de Tu m’aimes-tu de Richard Desjardins. Mais pour une fois, entendre un chanteur bousiller une belle oeuvre du répertoire québécois donne plus envie de rire que de pleurer.

Le 30 avril et les 1er, 7 et 8 mai
Au Lion d’Or
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Les Zapartistes
L’émission 95,5 de Canal Vox