Norman : Voyage au bout de l’image
Avec Norman, les magiciens derrière 4D art, Michel Lemieux et Victor Pilon, rendent un vibrant hommage au cinéaste de génie Norman McLaren. Entretien.
Il y a longtemps que l’idée d’un spectacle hommage à Norman McLaren trottinait dans la tête de Michel Lemieux et Victor Pilon de l’innovatrice compagnie 4D art, derrière des spectacles hybrides alliant le théâtre et le virtuel tels La Tempête et Delirium (Cirque du Soleil). "Cet artiste a accompagné mon enfance et mon adolescence. Les premiers films flyés que j’ai vus étaient de lui!" s’exclame Michel Lemieux.
Grand animateur cinéaste, Norman McLaren aura certes révolutionné le septième art, particulièrement à l’intérieur des murs de l’Office national du film du Canada (ONF), où il a créé une oeuvre foisonnante faite de films abstraits où il dessinait ou gravait directement sur la pellicule. "Il a été vraiment précurseur pour plusieurs choses. Ses films sont frénétiques, les choses sont en constante métamorphose. Et il a fait ça en 1940! Il y a plein d’idées qui sont extrêmement présentes dans notre culture en ce moment. On vit un peu en zapping en ce moment… Et lui, c’était ça un peu avant tout le monde!" s’étonne encore Michel Lemieux.
Ayant une bonne connaissance de l’oeuvre de McLaren, les deux compères ont donc choisi de chercher encore plus loin dans ce que l’ONF avait de documents et d’archives, question de connaître l’homme derrière les films. "Ce spectacle, on l’a vu dès le départ en lien avec la danse, avec le mouvement. On a constaté qu’il a toujours voulu être danseur. Il a d’ailleurs fait plusieurs films de danse avec des chorégraphies de scratch, comme des boules de papier qui dansent sur la musique de Bach, ou des chorégraphies avec danseurs, comme dans Pas de deux."
Ils sont donc "partis à la pêche" pour trouver un chorégraphe, et c’est le talentueux Peter Trosztmer qui a été appelé à concevoir une chorégraphie qui saurait rendre l’essence de la filmographie de McLaren.
Avec leur technologie de projections virtuelles, ils ont donc créé un espace où le performeur évolue au centre de l’oeuvre de Norman McLaren, avec des images de ses films, avec des bouts d’entrevue de personnes l’ayant côtoyé, mais aussi avec le cinéaste lui-même. C’est ainsi que le spectacle commence alors qu’un Norman virtuel tend la clef de voûte de son univers à un Peter obsédé par lui. "On s’est souvent demandé comment Norman aurait fait ça, et la réponse, c’était toujours par le jeu. Norman, c’était comme un grand enfant, il s’amusait, il jouait constamment, alors c’est ce qu’on fait. […] Norman, c’est un peu notre Picasso, notre Dali. C’est un personnage qui a été planétaire et on l’a comme oublié…", conclut Michel Lemieux.
Du 26 au 28 avril à 20h
Au Studio du CNA
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D’autres événements de Scène Québec sont aussi consacrés à l’oeuvre du cinéaste. L’ONF présente La Danse, la Musique, la Peinture et le Cinéma: Le Génie de l’animation chez Norman McLaren, une exposition à voir dans le foyer adjacent au Studio du CNA. Un poste de visionnage personnel propose aussi des courts métrages de McLaren, dont Voisins/Neighbours. Info: www.scenequebec.ca.