Party de cuisine : La vie est un vaudeville

La prémisse de la deuxième pièce du tandem Girard-Prévost (la première étant Six mois avant Noël, écrite en 2004) raconte l’histoire d’une troupe de théâtre montréalaise qui tente de monter la pièce Chat en poche de Georges Feydeau. L’équipe de comédiens professionnels attend avec impatience l’arrivée d’un grand acteur ukrainien, reconnu pour ses talents vaudevillesques. C’est alors qu’un ouvrier venu réparer le système de ventilation défectueux décide de se faire passer pour l’homme de théâtre en question… Résultat? Le mensonge de l’imposteur provoque une série de quiproquos tous plus délirants les uns que les autres et les séances de répétition des comédiens se transforment, elles aussi, en un véritable vaudeville…

PURE FOLIE

Même si, pour écrire leur pièce, Annie Girard et Amélie Prévost se sont inspirées de l’histoire originale de l’oeuvre Chat en poche – écrite par Feydeau à la fin du 19e et dans laquelle un jeune imposteur s’improvise grand ténor avant de déclencher une enfilade de péripéties -, elles affirment que leur dernier texte est avant tout un exercice de style sur le vaudeville. "Il y a un concept dans l’écriture de notre pièce. On a travaillé et étudié les pièces de Feydeau pour en dégager les archétypes, les procédés langagiers et les différents types d’humour. Puis, on a essayé d’allier tous ces procédés", explique Amélie Prévost. Au rendez-vous: des courses folles, des jeux de cache-cache dans le placard et des claquages de portes, mais aussi des personnages colorés tels que la cocotte, le mari cocu, l’ami célibataire pompeux ou encore la commère. "On a pris le vaudeville et on l’a poussé à l’extrême, jusqu’à l’absurde. Mais c’est aussi une comédie d’aujourd’hui. Les personnages qu’on a inventés sont ancrés dans la réalité québécoise de 2007", souligne Annie Girard. Et pourquoi le vaudeville? "La première pièce qu’on a écrite était une comédie à tendance dramatique. Là, on avait envie de plus de folie, un pur divertissement où on décolle un peu de la réalité", ajoute-t-elle.

ÉCRIRE POUR JOUER

Les deux jeunes femmes, qui comptent parmi la cuvée 2000 du programme de théâtre du Cégep de Saint-Hyacinthe, ont une technique d’écriture qui leur est propre. "On s’assoit ensemble et on fait tout de A à Z. Quand on pense à une réplique, on la joue avant de l’écrire et quand ça sonne bien, on la garde. Le but ultime, c’est de jouer dans un show qu’on aime. Parce qu’on est comédiennes à la base", lance Annie Girard, qui fait partie la distribution de L’Air et la Chanson, tout comme Amélie Prévost, Louis-Olivier Mauffette, Mélissa Dion Des Landes, Stéphane Franche, Christian Bégin et Guillaume Champoux.

C’est nul autre que Normand D’Amour qui assure la mise en scène. "Son instinct de comédien ressort et il est capable d’interagir avec nous dans un langage qu’on comprend", soutient Amélie Prévost. Puis sa complice ajoute: "En tant que metteur en scène, c’est la vérité qui intéresse d’abord Normand, même quand le ton est plus éclaté, comme ici. Mais le mot qui me vient à l’esprit quand je pense à cette pièce, c’est vraiment "plaisir". Je n’ai jamais autant ri à monter un show de toute ma vie."

Du 9 au 26 mai
Au Théâtre La Chapelle
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