Stand-up tragique : Expression corporelle
Scène

Stand-up tragique : Expression corporelle

Avec Stand-up tragique, le groupe Les Foutoukours nous entraîne dans un tourbillon d’histoires réunies sous le thème de la perte.

Que ce soit la perte de contrôle ou de repères, de l’amour-propre ou de l’amour tout court, d’un être cher ou d’un inconnu pas si étranger, les nouvelles qui s’enchaînent et forgent Stand-up tragique interpellent les spectateurs, dérangent et déplacent de l’air. Certaines plus que d’autres, comme c’est souvent le cas lors de spectacles à récits multiples.

Au cours de l’heure et demie, cinq comédiens se partagent neuf monologues d’une dizaine de minutes, tantôt tristes et tantôt joyeux. On rit particulièrement (jaune parfois) au cours du texte Halte routière de Rébecca Déraspe qui raconte la descente aux enfers d’une jeune voyageuse (interprétée par Émilie Émiroglou) perdue dans un lieu franchement dégoûtant! On est touché par la comédienne Sandrine Cloutier qui joue avec grande sensibilité le rôle d’une femme trahie et amère dans Princesse, un texte de Félix Beaulieu-Duchesneau. Puis, dans Supersonique d’Anne-Marie Olivier, Solange Alary réussit à nous émouvoir alors qu’elle interprète une femme courant après la vie avant de mourir. Cependant, on croit difficilement aux émotions exprimées par certains personnages qui semblent parfois exagérément exaltés ou euphoriques. Rappelons-le, chacune des histoires a été écrite par un jeune auteur québécois de la relève.

VOCABULAIRE PHYSIQUE

Sur les planches, les comédiens s’adressent directement au public et accordent une grande place à la gestuelle – voire au mime – dans leur jeu. Les jeunes acteurs travaillent l’art théâtral à l’aide d’un vocabulaire physique particulièrement expressif. Chaque performance, qui prend la forme d’une véritable partition, donne plus souvent qu’autrement l’envie d’écouter avec joie ou compassion l’histoire qui nous est racontée. On reconnaît ici l’amour que voue le metteur en scène Rémi Jacques à la rythmique du mouvement et de la parole, ainsi que l’influence de son travail avec la compagnie DynamO Théâtre.

Rémi Jacques a également conçu la chorégraphie des courtes danses qui entrecoupent les récits et introduisent la nouvelle suivante. Les comédiens assurent ces passages dansés à l’intérieur desquels se côtoient notamment le set carré, le ballet jazz et la danse moderne. Parmi les musiques qui accompagnent les chorégraphies, on peut entendre une chanson de Gwen Stefani et de Massive Attack ou encore des mélodies instrumentales aux consonances douces ou festives.

Jusqu’au 22 mai
À La Petite Licorne
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