Jean-Luc Cormier : Attention, Mesdames et Messieurs!

Après avoir collaboré à la production communautaire Demain matin, Montréal m’attend au Théâtre de l’Île, Jean-Luc Cormier s’est vu offrir par Gilles Provost un spectacle inspiré du chansonnier notoire Michel Fugain. Il n’en fallait pas plus pour que naisse en lui un canevas ayant pour pierre d’assise la musique et les chansons de Fugain et ce qui aurait pu donner naissance à son Big Bazar – spectacle musical qui a largement tourné de 1972 à 1976. "J’ai pris une licence très ouverte. C’est une fantaisie, tout est inventé. On a même un Fugain qui n’a rien à voir avec le vrai. C’est pour le plaisir!" lance l’auteur et metteur en scène.

Avec sa complice de longue date Hélène Morasse, qui assure la direction musicale, Jean-Luc Cormier a fait appel au musicien émérite Daniel Boucher, qui a travaillé à "reproduire assez fidèlement le son Fugain", en plus de recruter une dizaine de comédiens amateurs pour cette production communautaire.

Le spectacle compte deux volets. La première partie – plus théâtrale – met en scène Michel Fugain avec son copain Jipé. Dans un entrepôt désaffecté, ils font passer des auditions en vue de monter le Big Bazar. La seconde partie plonge dans l’imaginaire et ouvre sur des chorégraphies et performances hautes en couleur avec costumes et éléments de décor bigarrés. "J’ai choisi de regrouper les chansons par thème, et il n’y a pas de fil conducteur plus intéressant que le rythme! On a un montage de trois chansons sud-américaines, suivi d’un autre plus sentimental, d’un autre plus près du folklore, etc.", relate le créateur qui a été ébloui par l’ampleur du répertoire de Fugain. "Ce type a commencé au début des années 60 et a écrit au-dessus de 200 chansons! Elles ont traversé le temps sans même que l’on sache qu’elles étaient de lui pour certaines. Il a écrit pour Michel Sardou, pour Hugues Aufray… C’est très vaste. Et encore aujourd’hui, il est dans la soixantaine et il est très actif avec son école de théâtre musicale qui fonctionne bien…"

Ainsi, dans ce copieux pot-pourri, une vingtaine d’oeuvres prendront vie sur scène dans des relectures qui se veulent avant tout amicales. "Avec le Big Bazar, Fugain a créé selon moi quelque chose qui n’existait pas dans la francophonie. C’était ce qu’on voyait sur Broadway à l’époque des music-halls. Il y avait des opérettes, mais ce genre-là en particulier n’existait pas en français. Il a ainsi créé ce petit Broadway avec les éclats de couleurs, de sons, du plaisir sur scène… Et c’est ce que nous tentons de reproduire", conclut-il.

Jusqu’au 16 juin
Au Théâtre de l’Île
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