L'Air et la chanson : Propos et quiproquos
Scène

L’Air et la chanson : Propos et quiproquos

L’Air et la chanson ou Tout le monde peut jouer Feydeau, la nouvelle création du Groupe Party de cuisine, met le sourire aux lèvres et plante l’été dans le coeur.

Trois mots pour décrire la nouvelle création des auteures et comédiennes Annie Girard et Amélie Prévost: léger, cocasse et savoureux. En pénétrant dans la salle du Théâtre La Chapelle, on devine facilement le ton de la soirée à venir. Sur scène, un vieux divan, des boîtes, des chapeaux, des chaises, une table, une échelle, un rouet, une tonne d’accessoires qui traînent ça et là et, surtout, trois portes qui brûlent d’envie d’être claquées.

Nous sommes dans le local de répétition d’une troupe de théâtre qui tente de monter Chat en poche de Feydeau. Un décor plus vaudevillesque que jamais donc, réalisé par Francis Laporte. L’intrigue repose sur les péripéties de cette bande de joyeux lurons qui, pour répéter, attendent l’arrivée d’un grand acteur ukrainien, spécialiste du vaudeville. Lorsqu’un ouvrier venu réparer le système de ventilation se pointe le bout du nez, toute la bande se méprend sur son identité. Question de réaliser un petit coup d’argent, l’imposteur sort son accent ukrainien… S’ensuit une ribambelle de quiproquos et d’intrigues amoureuses menés avec ingéniosité et fraîcheur.

Normand D’Amour propose une mise en scène réglée au quart de tour, où le genre est poussé à l’extrême avec aisance et fluidité. Tous les procédés vaudevillesques se réunissent dans un exercice de style au rythme décapant. Seuls bémols: les claquages de portes qui s’étirent en longueur et les quelques jeux de mots un tantinet faciles viennent alourdir un texte au demeurant truffé de succulents rebondissements.

Annie Girard et Amélie Prévost ont inventé des personnages au tempérament démesuré qu’elles et cinq autres comédiens campent avec brio. Christian Bégin s’en donne à coeur joie dans le rôle du metteur en scène exubérant et exalté, Guillaume Champoux excelle dans la peau du bellâtre pédant, Louis-Olivier Maufette nous arrache plusieurs sourires en cocufié potentiel, Stéphane Franche interprète avec drôlerie un ouvrier simple d’esprit et Mélissa Dion Des Landes est méconnaissable en matante soumise à ses hormones.

Jusqu’au 26 mai
Au Théâtre La Chapelle
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