Festival TransAmériques : Premier tour
Scène

Festival TransAmériques : Premier tour

Le Festival TransAmériques bat son plein depuis maintenant une semaine. Retour sur les premiers milles d’un événement qui déclenche les passions.

La première édition du Festival TransAmériques, un événement qui, on le rappelle, amalgame les mandats du Festival de théâtre des Amériques et du défunt Festival international de nouvelle danse, occupe maintenant les salles de la métropole depuis une semaine. Bien entendu, l’heure des bilans n’est pas venue. Des pièces de résistance – Incarnat, Lipsynch, Le Crépuscule des océans, Hey Girl!, Arena -, n’ont pas encore été exposées aux exigences élevées des festivaliers.

C’est bien connu, durant un festival de théâtre, les discussions de couloir, ou encore celles que l’on mène devant un verre, à l’agora du Coeur des sciences (lieu de rencontre du FTA) ou ailleurs, sont presque aussi importantes que les productions elles-mêmes. Il est impératif que les spectacles suscitent la controverse, bousculent les idées reçues, opposent les points de vue. Au coeur d’un festival de théâtre, rien n’est plus inquiétant que le consensus. Heureusement, les oeuvres présentées la semaine dernière au FTA ont suscité autant de reproches que d’éloges.

La chorégraphe française Maguy Marin avait l’honneur d’ouvrir le bal avec Umwelt, une oeuvre pour neuf danseurs réglée au quart de tour, une étude du quotidien envoûtante, mais aussi, malheureusement, redondante. Dirk Roofthooft a courageusement défendu Rouge décanté, un texte douloureux de Jeroen Brouwers. Alors que le jeu très naturel de l’acteur a séduit, l’emballage vidéo du spectacle mis en scène par le Flamand Guy Cassiers a déçu. Dave St-Pierre a galvanisé la foule venue faire l’expérience de sa nouvelle création, le très attendu Un peu de tendresse bordel de merde. Devant autant de corps nus et débridés, certains spectateurs semblaient perplexes, voire offusqués. Cela dit, les spectateurs conquis par l’extravagance du chorégraphe et la ferveur des interprètes étaient indéniablement beaucoup plus nombreux.

Les irrésistibles acteurs de Mnemopark nous ont fait entrer dans leur Suisse miniature comme des enfants éblouis dans une parc d’attractions. Au fil d’un parcours délicieusement nostalgique, à n’en pas douter un moment fort du FTA, Stefan Kaegi démontre, l’air de rien, sans jamais faire la morale, les effets pervers de la mondialisation. Avec Life is but a dream ? 1, la Française Patricia Allio traduit sa fascination pour l’écrivaine punk et queer états-unienne Kathy Acker. L’objet qui en résulte est aussi magnétique que désarmant. Dans cet amalgame de voix, de sons, d’images et de destins, au demeurant prometteur, il reste à mettre de l’ordre, beaucoup d’ordre.

Jusqu’au 7 juin
Divers lieux
Voir calendrier/ Danse et théâtre