Loui Mauffette : Sur le faîte des soirs qui penchent
Loui Mauffette nous convie, en compagnie d’une trentaine d’artistes, au grand happening Poésie, sandwichs et autres soirs qui penchent, un véritable festin de plaisir et de passion où la retenue alterne avec l’audace et le déchaînement.
"J’imaginais un show de poésie, mais pas straight, avec plusieurs acteurs qui offrent des textes autour d’une immense table, mais en même temps qui ont comme une espèce de feeling d’être complètement stone, pour que le public ait des hallucinations quand il entend ces textes, qu’il voit les personnages arriver et disparaître. Je rêvais d’une cérémonie qui touche l’âme, moins cérébrale et plus organique, un peu comme des rendez-vous de poètes avec des invités, des happenings qui surviennent à tous les mois, les soirs de pleine lune, des shows poétiques en plein milieu de la nuit, dans des greniers." Travaillant depuis quinze ans comme relationniste de presse échevelé pour le Théâtre du Nouveau Monde, Loui Mauffette, qui possède une formation artistique, confie vouloir réunir depuis longtemps théâtre et poésie au sein d’un même événement festif: "J’ai toujours été un gars de party, je faisais des fêtes à la maison, avec des grands repas, et il n’y avait jamais assez de monde. Ça part de l’enfance, ça part des spectacles que je montais à chaque anniversaire de ma soeur Sylvie quand j’étais petit, toute la famille était là. La période "attaché de presse" est comme une immense parenthèse (faite avec passion, souligne-t-il), et j’ai rencontré beaucoup d’acteurs que j’ai appelés par la suite et qui m’ont surpris – puisque je n’avais aucune expérience – à embarquer avec enthousiasme dans mes projets."
C’est le décès, en juin 2005, de son père Guy Mauffette, célèbre laboureur d’ondes aux mille talents, animateur du Cabaret du soir qui penche à la radio de Radio-Canada, qui aura été l’élément déclencheur: "Ç’a été comme un tremblement de terre, je ne suis pas particulièrement mystique, mais il s’est vraiment passé quelque chose. Là, je me suis dit let’s go, je commence à être vieux, il y a l’urgence de vivre, l’urgence de créer et de faire des choses." Mauffette, qui signe sa première mise en scène professionnelle avec Poésie, sandwichs et autres soirs qui penchent, a alors demandé aux comédiens de lui apporter des textes, des coups de coeur, "parce que je voulais que ça parte d’eux, et moi j’ai été comme le chef d’orchestre, j’ai pris tous les textes et j’ai fait une sorte de grande salade avec ça." Chacun est arrivé avec une immense générosité, une passion formidable, et le résultat est un mélange hétéroclite, tantôt trash, tantôt réjouissant, tantôt infernal et tantôt émouvant, où Gauvreau côtoie Saint-Denys Garneau et où Jim Morrisson a droit de cité au même titre que Rimbaud, Robert Lalonde ou Patrice Desbiens.
Avec la participation d’une impressionnante brochette d’acteurs (dont Gilles Renaud, Kathleen Fortin, Hugues Frenette, Henri Chassé, René Richard Cyr et Lorraine Pintal), le metteur en scène prédit au Périscope une intimité extraordinaire: "On va sentir l’énergie des acteurs, ça c’est sûr, et ça finit qu’on communie avec le public – il y a des surprises à la fin, je ne vous dis pas tout -, on l’a fait à Montréal, on l’a vécu, et je crois bien qu’on va le revivre."
Dans le cadre des Théâtres d’Ailleurs
Les 2 et 3 juin
Au Théâtre Périscope
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