Mitchell Craib : La vie ne tient qu'à un fil
Scène

Mitchell Craib : La vie ne tient qu’à un fil

Mitchell Craib et ses complices de l’Old Trout Puppet Workshop de Calgary débarquent au FTA avec Famous Puppet Death Scenes, un spectacle de marionnettes joyeusement macabres.

Un conte de fées tragique au coeur de la Forêt-Noire, une saynète néo-réaliste sur la condition ouvrière en Irlande, un rituel funéraire japonais ou encore un extrait d’une oeuvre norvégienne interminable et sans rebondissements… voilà un avant-goût des quelque 25 petites histoires macabres auxquelles les Albertains de l’Old Trout Puppet Workshop convient les spectateurs du Festival TransAmériques.

Présentées par un maître d’oeuvre, lui-même marionnette, les petites scénettes rigolotes de Famous Puppet Death Scenes, lyriques ou plus dramatiques, abordent toutes le thème de la mort. Selon Mitchell Craib, le spectateur est constamment sur le qui-vive, curieux de savoir quelle marionnette y laissera sa peau ou ses fils! "Dans une histoire, la mort est le moment idéal pour créer toutes sortes d’émotions. Les situations qui entourent la mort d’une marionnette peuvent être très drôles, très tristes ou alors très émouvantes."

Pour composer cet éventail de contes narrés ou muets, au coeur desquels s’animent des marionnettes anglaises, belges, tchèques, siciliennes, japonaises, à tiges, à fils, à gaine et à tringle, la troupe de Calgary a puisé dans les traditions du théâtre de marionnettes allemand, scandinave, britannique, français, japonais, espagnol et suédois, entre autres. "On voulait explorer notre art et tous les styles de marionnettes pour amener le spectateur à vivre une expérience totale." Avec ses collègues, Mitchell Craib nous invite donc à découvrir les différentes cultures et traditions qui ont contribué au développement de l’histoire du théâtre de marionnettes. "Par exemple, les Européens font beaucoup dans l’existentialisme, alors que les Japonais misent plutôt sur un genre symbolique au plan des représentations et des idées."

L’Old Trout Puppet Workshop a été fondé en 1999 par Peter Balkwill, Pityu Kenderes, Judd Palmer et Tim Sutherland, des artistes multidisciplinaires qui ont décidé de se regrouper dans une ferme du Sud de l’Alberta. Mitchell Craib s’est joint à eux par la suite. Depuis, les sympathiques zigotos ont réalisé Littleburg, une télésérie avec Whoopi Goldberg, des courts métrages d’animation et des productions de théâtre jeunesse. Leur secret? L’esprit communautaire et le travail d’équipe. Pour Famous Puppet Death Scenes, par exemple, les cinq membres ont confectionné et peint toutes les marionnettes en respectant les idées de chacun.

Déjà présenté à Calgary, Vancouver et New York, le spectacle sera joué pour la première fois au Québec. Selon Craib, "les marionnettes parlent en anglais mais pour un francophone, c’est très facile de suivre. Il y a une grande place accordée aux images". Puis, du même souffle, le créateur ajoute que s’il s’agit bel et bien d’un spectacle pour adultes, "il n’y a aucune raison de ne pas emmener ses enfants"!

Du 31 mai au 3 juin
Au Studio du Monument-National
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