Cas public : Des papillons dans l’estomac
Cas public, dans le cadre du Festival international de Danse Encore, présente Journal intime. Destinée aux ados, cette production est curieusement inspirée de la peine d’amour de la fille de sa directrice, Hélène Blackburn.
"On avait été approchés par le Centre national des Arts d’Ottawa pour créer une oeuvre qui n’était pas exclusivement dédiée, mais d’abord dédiée, aux adolescents. C’était un gros, gros montant d’argent – on ne voit pas ça souvent! – et ce thème-là", amorce Hélène Blackburn questionnée sur les racines de Journal intime, récente production de Cas public.
Considérant que le thème de la jeunesse avait été galvaudé, la directrice admet s’être cassé la tête pour arriver avec une idée rafraîchissante. Puis, un flash. "Ça a coïncidé avec la première grosse peine d’amour de ma fille. La vraie… Ça faisait neuf mois qu’elle était avec le même garçon. Ça a été torride et terrible! À un moment donné, en la regardant, j’ai constaté que c’est vraiment pour eux une façon d’apprendre les relations avec autrui, de devenir adulte. Il y a vraiment des expériences capitales qui se vivent à cet âge-là", explique-t-elle doucement.
Avec l’aide de ses danseurs, elle s’est donc replongée dans l’ambiance propre aux premières fois où le coeur s’emballe: "On a fait ce que l’on appelait des mathématiques amoureuses. On est partis d’"un de perdu, dix de retrouvés". Tu sais, des phrases-clichés plates. On les a complètement rebâties et on a créé toute une suite. On a travaillé avec les mots et la danse. Donc il y a un aspect théâtral au travail." Journal intime, qui propose des chorégraphies très physiques, explore diverses facettes de l’amour, du premier baiser à la première relation sexuelle en passant par l’homosexualité et la tricherie. "On évoque très clairement la sexualité. Je crois qu’ils sont à un âge où ils sont inévitablement confrontés à ça. Je pense qu’on l’a fait avec beaucoup d’humour et sans hypocrisie."
S’il s’adresse principalement aux 12 à 17 ans, Journal intime ne manque pas de toucher les adultes. D’ailleurs, les spectacles jeunesse sont souvent pour eux un premier contact avec la danse. "Je me souviens de mon père qui, en bon père qu’il est, a suivi toute ma carrière. La première fois que j’ai fait un spectacle jeune public, il en est sorti enchanté. Ravi, il m’a regardée et m’a dit (après 15 ans de carrière!): "Tu sais, c’est la première fois que je comprends quelque chose à ce que tu fais. Peut-être que je suis juste un enfant quand je regarde la danse?" Et c’est quelque chose que j’ai gardé…" conclut Hélène Blackburn.
Le 9 juin à 13h30
À la salle Anaïs-Allard-Rousseau
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