25e spectacle annuel de l'École nationale decirque : Apprivoiser le chaos
Scène

25e spectacle annuel de l’École nationale decirque : Apprivoiser le chaos

Dans le 25e spectacle annuel de l’École nationale de cirque, les finissants, dirigés par Estelle Clareton et Catherine Tardif, explosent et ravissent.

Une des réussites du 25e spectacle annuel de l’ÉNC réside dans l’unité de ton des deux tableaux qui le composent. On est parvenu, avec Glam, la portion mise en scène par Catherine Tardif, aussi bien qu’avec La Disparition, celle dirigée par Estelle Clareton, à éviter l’impression d’une enfilade de numéros sans liens apparents. On le sait, c’est malheureusement souvent le cas dans ce genre de spectacle où tous les finissants (cette fois, ils sont 16) doivent avoir leur moment sous les projecteurs.

Les deux chorégraphes, issues du monde de la danse mais ayant beaucoup collaboré avec l’univers du théâtre, ont su gérer l’effet chaotique que peut provoquer le rassemblement de toutes les disciplines circassiennes. Plutôt que de contourner ou de camoufler cet aspect, elles ont fait de la disparité, de l’indiscipline et même de l’insubordination une matière féconde.

Avec Glam, Catherine Tardif parvient à canaliser les forces. Elle donne à voir un bouquet de talents se pliant à une direction, mais qui menacent, fiers, de se rebeller à tout instant. Sous cette tension, on s’abandonne à une proposition qui appuie davantage sur les boutons artistiques que sportifs du cirque. On remarque surtout la beauté de l’ensemble. Pourtant, plusieurs performances individuelles sont éclatantes. On retient entre autres les noms de Marie-Claude Roulez à la roue allemande et d’Évelyne Laforest comme équilibriste.

Avec La Disparition, on entre de plein fouet dans le chaos, comme par une explosion. Estelle Clareton joue beaucoup avec les contrastes et crée, avec l’ensemble, une véritable fresque. Après un début fracassant, avec la planche sautoire où Gisle Henriet en impose et un numéro de cerf-volant tout aussi flamboyant, le spectacle s’étire un peu avec des numéros humoristiques (qui parfois fonctionnent à merveille) pour ensuite offrir quelques moments de grâce avec les sangles aériennes (Kylee Moats Maupoux) et un numéro de main à main mémorable. Si ce spectacle en deux volets ravit les yeux, soulignons également l’excellent choix musical, une alternance de musique contemporaine, de musique populaire et de chanson.

Jusqu’au 17 juin
À la Tohu
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