Festival Fringe – Danse : Hors norme
Au Festival Fringe, les corps s’exposent encore pour quelques jours. Point de vue critique pour vous aider à faire vos choix dans le programme danse.
Si le journal est frais sorti des presses au moment où vous le lisez, il vous reste une seule chance de voir le très charmant work in progress d’un duo chorégraphié par John Ottmann pour la danseuse tétraplégique France Geoffroy et son nouveau partenaire, Tom Casey. Plein d’une douce poésie saupoudrée d’humour, Confort à retardement – dont on se réjouit déjà de voir la version intégrale cet hiver à Tangente – est présenté au MAI.
Au même endroit, on peut goûter aussi au bien trop court Action/Inversion de Geneviève Gagné et Raúl Guevara. Unissant danse contemporaine et break avec talent, malice et grande vitalité, ils offrent une création très prometteuse. À voir le nombre de propositions au Fringe qui intègrent le hip-hop, il semble que la vague du mélange des genres, amorcée par le Rubberbandance Group, fasse des émules: Anesthésie locale, A Night on the Forth Floor, Pump up the Jam et même Flamenco con fusion!
Au MAI encore, les six énergiques interprètes de la compagnie inFluxdance proposent un moment de joyeuse détente avec Found & Lost: Goals for 2002, une pièce drôle et sans prétention qui ne révolutionne rien, mais qui parvient à nous communiquer l’immense plaisir des artistes à occuper la scène.
Quelques étages plus haut, dans la suite 460, se déploie l’univers surréaliste du Haunted Womb Tour / Manège de l’utérus hanté. Talentueuses et délirantes, la chorégraphe Tomomi Morimoto et la musicienne Mai Otsuka nous livrent une performance des plus échevelées pour, semble-t-il, se moquer des clichés sexuels féminins dans la société japonaise. Une expérience hors norme à vivre sans craindre les éclats de rire.
Avec un théâtre physique légèrement teinté de danse, Yabu No Naka: Distruthted nous transporte dans un Japon plus ancestral. Racontant l’histoire qui inspira le film Rashômon, les cinq excellents interprètes d’Ahuri Theatre impressionnent par leur capacité à créer des atmosphères riches en occupant plus qu’intelligemment le minuscule espace du Théâtre Mainline.
À quelques pas de là, on déconseille la fréquentation du très bruyant et inhospitalier espace de l’Association portugaise du Canada où If Tap Shoes Could Talk ne réussit pas à capter l’attention. Enfin, Laberintos donne l’occasion de voir le travail de créateurs encore verts, dont une intéressante recherche multimédia sur la notion de double. À l’affiche également mais pas encore vus: And God Created Woman, En deçà du possible et L’OEil du pigeon. www.montrealfringe.ca
Jusqu’au 17 juin
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