Festival Fringe – Théâtre : Vent de folie
Scène

Festival Fringe – Théâtre : Vent de folie

Le Festival Fringe sème sa folie aux quatre coins de la métropole. Coup d’oeil critique sur la cuvée théâtrale francophone de cette année.

Le Fringe permet d’assister à une foule de créations artistiques fascinantes parce qu’originales et saugrenues. C’est le cas du spectacle Zeppelin c’t’un cover band, dans lequel Stéfan Cédilot se fait aller le bassin au son de quelque 60 extraits musicaux – ça va de Willie Dixon à Leadbelly en passant par Robert Johnson -, pour démontrer que Led Zeppelin a plagié les standards du blues. Touffu mais intéressant. Autre one-man-show qui se démarque: Simon a toujours aimé danser. Simon Boulerice livre un monologue sur la beauté, le talent, les passions et les blessures artistiques d’un enfant devenu jeune homme. Drôle et terriblement émouvant.

Dans le registre des paroles de femmes, deux premières créations s’imposent: Walk-in ou Se marcher dedans, un texte de Marie-Ève Milot et de Marie-Claude St-Laurent (également interprètes), où le public découvre une langue fleurie, poétique et mature, qui dépeint avec justesse et sensibilité les préoccupations amoureuses de deux jeunes femmes. Puis, le Théâtre Acharnée présente Pénétrarium, un texte provocant sur le sexe et les relations humaines.

Avec Les Pleureuses, Michel Gatignol déballe une histoire plus qu’originale où un prince croise, sur le chemin de l’exil, trois anciennes pleureuses royales. On nous promet une suite lors d’un prochain Fringe. Autre création à voir: Celui-Qui de L’Affaire Belette. Dominique Leroux, conceptrice et interprète, signe un mystérieux dialogue corporel entre une femme et sa marionnette. Les jeux d’ombres sont sublimes. Avec Les Esthéticiennes de l’âme, la compagnie de théâtre de rue Toxique Trottoir fait vivre une expérience ésotérique pas banale.

Le Fringe, c’est également des textes classiques revisités avec grande imagination. Ainsi, Horace spatial, une relecture contemporaine et déjantée de l’oeuvre de Corneille par le Bukkake Théâtre, vaut le détour, tout comme la version expressionniste allemande des Parents terribles, de Cocteau, signée par le Théâtre des portes qui claquent. Le jeu des comédiens est savoureux; les maquillages et les costumes sont époustouflants.

Devant ce débordement de créativité, le Novecento: pianiste que présentent Les Douze Coups de Gabou fait pâle figure. L’histoire d’Alessandro Baricco demeure un régal pour l’esprit, mais l’interprétation et la mise en scène de Bruno Lafleur manquent de caractère. Autre déception avec Adultères, un Woody Allen monté par La TRAC. L’interprétation des comédiens sonne faux et ne rend pas justice au texte décapant. Finalement, si vous avez envie de rire un bon coup sans vous creuser les méninges, courez voir La Dernière enquête de l’Inspecteur Drive (toujours ivre) de Bernard Da Costa. Le comédien Stéfan Perreault y livre une performance peu commune! www.montrealfringe.ca.

Jusqu’au 17 juin
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