Le Lieu commun : Rencontre en hauts lieux
Scène

Le Lieu commun : Rencontre en hauts lieux

Avec Le Lieu commun, la Troupe Miroir de l’âme nous fait passer une soirée dans un endroit bien trivial.

Bien des choses peuvent se produire dans une salle de bain. C’est du moins ce qui ressort du Lieu commun, un texte écrit par François Archambault alors qu’il étudiait à l’École nationale de théâtre. Construite sous forme de cabaret, la pièce présente diverses situations biscornues. On y rencontre une femme tellement obsédée par le savon qu’elle en noie sa fille, un homme qui découvre que sa blonde souffre d’un traumatisme à l’égard des salles de bain ou encore une femme qui prend sa douche en robe de soirée en attendant un tueur en série.

À l’image de l’ambiance glauque de l’Espace La Risée, les thèmes abordés dans chacun des sketchs ne donnent pas dans l’eau de rose. Sexe, violence, jalousie et excréments – à la limite du scatologique – se joignent tous au thème central: la mort. Ces sujets, qui n’ont a priori rien de gaillard, n’empêchent pas l’humour d’être l’assise de la pièce, cet humour fielleux et corrosif propre à Archambault, où, plus souvent qu’autrement, le réalisme mordant des situations dépeintes se fait happer sans avertissement par une absurdité bien "punchée". Le résultat est agréable.

Autant la mise en scène de Marc-André Thibault que la scénographie de Pascal Douville font preuve d’inventivité. En guise de décor, une salle de bain, dont le mobilier – bain, cuvette, lavabo – se déplace sur roulettes. À chaque sketch sa salle de bain. Puisque les comédiens se chargent de déplacer les meubles, en dansant, les changements de scène deviennent des numéros en soi. Sur les planches, Constance Blier, Sarah Duplain-Dionne, Olivier Fortier, Jean-François La Barre, Anne Loiselle et Simon Therrien peinent toutefois à affirmer leur complicité. L’inégalité de leur jeu est flagrante et quelque peu dérangeante. Il faut dire qu’ils ne l’ont pas facile: chacun doit camper de multiples personnages, de tous âges et de divers horizons.

Jusqu’au 16 juin
À l’Espace La Risée
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