Des grenouilles et des hommes : Les chansons d’amour
Des grenouilles et des hommes, une charmante comédie musicale truffée de talent et d’airs connus.
Pour sa troisième saison à la barre du Théâtre des Grands Chênes (Kingsey Falls), Jean-Bernard Hébert a eu la bonne idée de programmer Des grenouilles et des hommes, une comédie musicale de Michel Duchesne, créée avec beaucoup de succès il y a presque dix ans. Cette histoire où le désir circule librement, Joël Legendre (mise en scène) et Christian Vézina (chorégraphies) se l’approprient avec un plaisir communicatif.
Au son d’un florilège de succès des années 60 et 70, des airs popularisés par Nicole Martin, Diane Dufresne, Les Classels, Robert Charlebois, Boule Noire, Alys Robi et quelques autres, une galerie de personnages excentriques et attachants clament leurs colères et leurs passions. Judicieusement choisies et intégrées à la trame narrative du spectacle, les chansons donnent accès à la douce folie des personnages, les membres d’une famille pas banale réunis aux abords d’une piscine publique.
Dans le rôle de l’aïeul philosophe et bon vivant, André Montmorency est irrésistible. Pauline Martin fait une mère truculente. Quel bonheur de la retrouver, aussi désopilante qu’à la belle époque de l’émission Samedi P.M. Dans la peau du père déconfit, un comptable qui a rangé ses utopies en même temps que ses pantalons pattes d’éléphant, Roger La Rue, rompu au genre musical, donne beaucoup d’âme à son personnage. En jeune homme un peu fêlé, amoureux d’une grenouille et fasciné par les choses de la chair, Marc St-Martin est très drôle mais aussi touchant. Belle et talentueuse à tous points de vue, Élizabeth Duperré est parfaite dans le rôle de l’adolescente gothique qui s’exprime en alexandrins. Il y aussi le sexy sauveteur (Jean-François Harrisson), l’inénarrable vieille fille (Sylvie Ferlatte) et la petite peste dont on ne pourrait se passer (Amélie Grenier).
En somme, on passe une très belle soirée en compagnie de cette joyeuse bande de banlieusards anticonformistes. Sous des dehors très estivaux, le spectacle procède à une rafraîchissante apologie de la différence, une ode enchanteresse à l’excentricité.
Jusqu’au 1er septembre
Au Théâtre des Grands Chênes
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