Louis-José Houde : Le grand défilé
Scène

Louis-José Houde : Le grand défilé

Louis-José Houde prend des airs plus calmes et lucides pour arborer son second spectacle, Suivre la parade, qu’il vient "casser" sur le dos des Gatinois cet été. Tête-à-tête.

En retrait du point de mire médiatique et public depuis une année déjà, Louis-José Houde a pris le temps nécessaire pour fignoler, cirer et lisser son deuxième one man show, Suivre la parade. Après 10 ans sur la scène humoristique, on a l’impression que le bougre en est à sa cinquième tournée, mais c’est qu’il a vagabondé son premier spectacle pendant 500 représentations, sans compter ses nombreux prix et reconnaissances. "Je ne veux plus faire 500 fois le même show, ça ne m’intéresse plus", tranche-t-il, disant souhaiter faire deux ans de tournée, pas plus! Travaillant "à temps partiel" sur ce spectacle depuis trois ans, il a ainsi pu tester son nouveau matériel à droite et à gauche: "Ça a été assez doux comme opération d’écriture. Quand tu vieillis et prends de l’expérience, tu deviens plus conscient de ton personnage de scène. Tu perds moins de temps à écrire des choses que tu n’utiliseras pas."

CALME ET LUCIDE

Plus mature donc, le Louis-José Houde version 2.0. De l’examen du détail, cet opticien de l’humour en sert encore, "mais moins que dans le premier", annonce-t-il. "J’ai quand même un numéro de 15 minutes avec une quarantaine d’observations en ligne, comme j’aime bien faire." Et s’il s’exprime toujours avec son débit caractéristique, Louis-José Houde n’affectionne pas pour autant l’autocollant d’hyperactif qu’on lui a apposé dès ses débuts. "Sur l’affiche de ce spectacle, j’ai volontairement l’air plus calme. C’est vrai que je suis "speedé", mais personnellement, je trouve que cette image est vide. C’est pas que j’essaie de la briser, mais je l’ignore; je ne me suis jamais servi de ma vitesse pour vendre quoi que ce soit", affirme-t-il.

Avec ses 29 berges bien sonnées, Houde se targue d’être un artiste bien de sa génération. "J’essaie d’être conscient qu’il y a des gens de l’âge de mes parents dans la salle: je ne lâche pas 12 références en ligne à Vanilla Ice ou MC Hammer! À part de ça, je ne fais pas de grands efforts pour leur plaire. J’essaie d’être qui je suis, et j’ai envie de grandir comme artiste et de vieillir avec ceux qui ont 20-30 ans. Je ne voulais pas être trop "grand public", mais je le suis, c’est arrivé de même!"

C’est donc un Louis-José Houde plus mature, plus lucide et plus engagé qui s’adresse à ses contemporains avec des anecdotes "vécues" et abordant des thèmes aussi variés que l’avortement, la politique "façon Louis-José" et l’esclavagisme. "J’essaie de lire beaucoup parce que j’ai juste un secondaire cinq quand même, je n’ai pas huit maîtrises! J’aime bien l’histoire, alors je me suis acheté un livre sur celle du Québec. Je suis tombé sur un chapitre sur l’esclavage, une page cachée de notre histoire. J’ai trouvé ça super intéressant, je me suis mis à souligner des affaires et ça a sorti tout seul", s’étonne-t-il encore.

PRÉCIEUSE CLÉ!

Sur son site Internet, Louis-José Houde décrit son nouveau spectacle comme "chaud et humide", "vierge et agréable", si bien qu’on soupçonne le jeune homme de se coucher le soir en caressant son ordinateur, ou plutôt sa clé USB! "Je la traîne partout: tous mes textes sont là-dessus! Je ne la laisse plus dans mon étui d’ordinateur, dans mon bureau ou mon auto! Dès que j’ai une minute, je m’installe et je taponne dessus."

Une image vient instantanément: Louis-José, en éternel volubile, assis devant son laptop, répétant son spectacle avec gestuelle et mimiques en sus! "J’ai l’air ri-di-cule! Je me loue une maison de campagne où je vais écrire et je suis sur le balcon avec mes notes et là, je parle: il n’y a pas de voisins, juste la montagne. Ça se fait beaucoup à voix haute dans mon cas, parce qu’il ne faut pas juste que ce soit drôle sur papier, il faut que ça sonne bien!" insiste le performeur qui a fait une fois de plus appel au metteur en scène Joseph St-Gelais et à François Avard à la "script-édition".

C’est aussi auprès de ce dernier que le comique se fait conseiller pour Ici, Louis-José Houde, qui reprend du service dès septembre à Radio-Canada, et pour le gala de l’ADISQ, qu’il anime pour une deuxième année. Devant ces constats, le verbomoteur prend un air déconfit: "Je vais avoir un automne de marde! Je vais terminer mon séjour ici, tout en préparant mes deux derniers tournages en plus de travailler sur l’ADISQ à la fin octobre. Alors en novembre, ne me cherchez pas, je suis pas là!" prévient-il. Et on arrive presque à le croire!

Les jeudis, vendredis et samedis
Du 6 juillet au 8 septembre
Au cégep de l’Outaouais
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