Michel Leeb : À coeur joie
Scène

Michel Leeb : À coeur joie

Michel Leeb se fait plaisir en couronnant ses 30 ans de carrière par un spectacle qui réunit tout ce qu’il aime.

Ce n’est pas pour rien que l’on compare souvent Michel Leeb à un homme-orchestre. Depuis le début de sa carrière, il y a déjà 30 ans, l’artiste français ne s’est pas cantonné dans une seule façon de faire rire. Il a pratiqué toutes les disciplines susceptibles d’amuser les gens, qu’il s’agisse du mime, du sketch, de l’imitation ou de la parodie. Tout ça, bien entendu, enrobé de jazz.

Ce n’est pas un hasard non plus s’il a intitulé son nouveau one man show Tout ce que j’aime. Le spectacle n’est cependant pas une rétrospective, ni un best of : "Il y a 20 % du spectacle qui est basé sur des choses qu’on connaît, mais le reste est nouveau. J’avais envie d’aller à fond dans ce que j’aime faire sur scène, sauf que cette fois-ci, la musique n’est pas accessoire. Il y a des chansons, et un esprit très jazz dans mon spectacle. L’orchestre (composé du chef d’orchestre et pianiste Aldo Franck, du contrebassiste Dominique Westrich et du percussionniste Marc Chantereau) est toujours sur scène, de sorte que la musique donne au spectacle une légèreté, une fluidité qui me convient très bien, en plus de me permettre d’avoir des respirations entre chaque numéro."

Michel Leeb a lancé au cours de sa carrière de nombreux albums. Paru en 2002, le plus récent, Bon Basie de Paris, a été enregistré avec The Count Basie Orchestra. Il allait donc de soi que l’humoriste invite des musiciens à le rejoindre sur scène: "Leur formation en jazz leur donne cette faculté d’adaptation, d’improvisation et d’accompagnement qui leur permet de me suivre sur scène. Je pense que le jazz est la musique qui se prête le mieux à l’humour. Dans le sens où la clé du jazz est l’improvisation et que, dans mon spectacle, il y a une part d’improvisation très importante. Durant toute une portion du spectacle, je m’amuse à improviser avec le public et ce jeu-là, cet échange-là avec les gens de la salle, c’est aussi à mes yeux une forme de jazz."

AMUSEUR PUBLIC

Michel Leeb, qu’on a vu à plusieurs reprises au cinéma, par exemple dans On l’appelle catastrophe (1983), Les Amies de ma femme (1992) et Le Courage d’aimer (2005), ainsi qu’au théâtre, notamment dans l’adaptation de la comédie Madame Doubtfire en 2003, est particulièrement doué pour l’imitation. Dans le cadre de Tout ce que j’aime, l’humoriste qui n’avait pas participé au Festival Juste pour rire depuis une dizaine d’années nous réserve un hommage où son don pour l’imitation sera mis à profit: "À travers une sorte de film sur la vie de Molière, plusieurs acteurs français, dont Michel Serrault, Louis de Funès, Bourvil et le regretté Philippe Noiret, s’expriment. Comme ce sont des artistes qui font partie de notre patrimoine artistique et cinématographique, je trouvais que c’était bien de faire un rapprochement entre Molière et eux." S’il ose imiter de grandes figures de chez lui, l’homme-orchestre avoue qu’il n’oserait pas imiter une personnalité québécoise: "Je peux prendre l’accent québécois assez facilement, mais il faut aussi imiter des gens connus, et malheureusement, je ne connais pas beaucoup d’artistes québécois en dehors des chanteurs qui sont populaires ici en France."

Contrairement à la nouvelle génération d’humoristes, ceux qui se servent de leur vécu pour élaborer leurs gags, Michel Leeb opte pour la dérision pure: "Je me contente d’aborder des sujets qui m’intéressent ou qui m’amusent. Dans Tout ce que j’aime, je parle entre autres d’alcoolisme, de femmes, de théâtre et de musique. J’aborde de grands sujets qui se transforment parfois en parodies. J’aime bien prendre de grandes chansons américaines et les traduire en français, histoire de les démystifier et de montrer que, finalement, elles sont d’une platitude! J’aime tout tourner en dérision."

Si l’homme se tient loin de tout ce qui pourrait ressembler à un message, ce n’est pas seulement par volonté: "En fait, je ne m’en sens pas capable! Je me sens plus proche de ce qu’on appelle le music-hall. Je ne cherche pas à faire du texte pendant deux heures et à raconter mon quotidien, même si c’est une forme d’humour que j’apprécie beaucoup en tant que spectateur. Moi, j’aime toucher à tout en donnant l’impression que je suis complètement décontracté, comme si j’étais seul devant le miroir de ma salle de bain, alors que c’est complètement faux."

Du 11 au 16 juillet
Au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts
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