Huit femmes : Meurtres et mystère
Huit femmes, une comédie policière qui manque de souffle et d’imagination.
Pourtant, la rencontre laissait présager le meilleur. Comment ne pas se réjouir à l’idée que Jean-Guy Legault – qui a notamment redonné de l’aplomb aux Fridolinades de Gratien Gélinas, efficacement transposé les sombres contes de Poe et prouvé avec Théâtre extrême que la "scène" politique peut captiver les foules – se mesure à Huit femmes. Malheureusement, il faut le dire, la comédie policière du Français Robert Thomas, créée à la fin des années 50 et transposée au cinéma en 2002 par François Ozon, nécessitait un traitement plus radical que celui que le metteur en scène lui a fait subir.
Remarquez, sur le plan spatiotemporel, l’adaptation est sans ambiguïtés. L’action se déroule ici, maintenant et dans la langue de chez nous. La veille de Noël, à cause d’une tempête de neige, huit femmes pour le moins colorées sont prisonnières d’une luxueuse villa de North Hatley. Quand le patriarche est retrouvé poignardé dans son bureau, un huis clos pour le moins mouvementé se met en branle. Un à un, les chats sortent du sac. On découvre peu à peu que chacune de ces femmes a quelque chose à se reprocher. Malheureusement, dans l’ensemble, ce spectacle de près de trois heures manque de tempo. Jean-Guy Legault a préféré le comique au suspense, la caricature au mystère, le crêpage de chignons aux manipulations psychologiques. S’il a, pour instiller un peu de folie dans cette enquête, demandé à ses interprètes d’entonner quelques airs populaires ou encore de déambuler façon parade de mode, c’est loin d’être convaincant.
En fait, ce qui sauve la mise, c’est indiscutablement la désopilante performance des comédiennes. Sophie Faucher est la bourgeoise coincée, perruque blonde et manteau de fourrure; Nathalie Gascon, la vieille fille hypocondriaque, en mal d’attention; Catherine Florent, la jeune fille parfaite, du moins en apparence; Marilyn Perreault, la petite peste en quête de vérité; Béatrice Picard, la grand-mère alcoolique et avaricieuse; Brigitte Paquette, la sulfureuse soeur du défunt; Louise Latraverse, la nounou zélée; Geneviève Bélisle, une bonne pas très recommandable. Heureusement qu’elles sont là, ces huit femmes!
Jusqu’au 1er septembre
Au Théâtre de Rougemont
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