Jamel Debbouze : Club sélect
Scène

Jamel Debbouze : Club sélect

Jamel Debbouze a créé Le Jamel Comedy Club parce que les meilleurs moments de sa carrière d’humoriste se sont déroulés en coulisses.

"J’ai commencé il n’y a pas si longtemps, lance Jamel Debbouze, humoriste d’origine marocaine né à Paris il y a 32 ans. Par conséquent, les souvenirs de mes échanges avec d’autres artistes sont encore frais dans ma mémoire. Le Jamel Comedy Club me permet de reproduire cet échange. Désolé de vous décevoir, mais il s’agit d’une démarche purement égoïste de ma part. Quand un artiste croise un autre artiste, il se passe toujours quelque chose. En tout cas, moi, je n’ai jamais aussi bien créé qu’en me retrouvant avec d’autres humoristes. Dans un premier temps, c’est cette dynamique de travail que je voulais recréer."

En clair, Le Jamel Comedy Club, c’est deux heures de spectacle constituées des numéros de 11 jeunes humoristes (Fabrice Eboué, Thomas Ngijol, Patson, Noom, Blanche, Amelle Chahbi, Frédéric Chau, Dedo, Yacine, Claudia Tagbo et Wahid) que Jamel Debbouze se charge de présenter: "Ce qui est différent, c’est qu’en plus de raconter au public mon quotidien, je mets en lumière des artistes qui racontent leur quotidien aussi bien que moi, et qui sont à mon avis de futurs grands comiques."

Depuis sa création pour la chaîne de télévision Canal +, le concept, adapté pour la scène, connaît un grand succès en France. Selon le comédien, qu’on a vu entre autres dans Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain (2001) et Indigènes (2006), l’intérêt du public pour Le Jamel Comedy Club s’explique assez facilement: "Je crois que les gens ont envie d’entendre des jeunes parler d’eux. Il faut savoir que la scène a été longtemps occupée… je ne dirai pas par des vieux, pour ne pas être impoli, mais on doit quand même reconnaître que, jusqu’à tout récemment, si on n’avait pas 45 ans, on n’était pas crédible sur une scène. Aujourd’hui, il y a des mecs de 18 ans qui le font. Normalement, on dirait qu’ils n’ont pas assez d’expérience, mais vu ce qu’ils bouffent à la télé, à la radio, dans les journaux et sur Internet, ils sont déjà remplis de choses à raconter, et je ne parle même pas de ce qu’ils vivent au quotidien en France! À mes yeux, ce sont des comiques urbains, et en plus, ils ont du talent."

Pour Debbouze, l’humour urbain, c’est un humour qui permet de parler de problèmes économiques, sociaux et culturels: "Le Jamel Comedy Club, c’est aussi une étude sociologique. Ce ne sont pas simplement des gens marrants. C’est une nouvelle façon de faire l’humour." Autrement dit, l’humour juste pour rire, c’est bien, mais l’humour constructif, c’est encore mieux. De l’avis du comique français, la présence dans Le Jamel Comedy Club d’humoristes peu ou pas connus au Québec ne devrait pas poser problème: "Après tout, on parle la même langue, et vous savez sans doute qui est Nicolas Sarkozy, notre nouveau président."

Jamel Debbouze, qui rode son nouveau spectacle depuis plus de six mois, s’apprête à remettre son habit de comédien. En août, il amorce avec Agnès Jaoui le tournage du film Parlez-moi de la pluie. On le verra aussi brièvement dans Astérix aux Jeux olympiques, un film dont la sortie est prévue pour 2008.

Les 15 et 16 juillet
À la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts
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