Ténor recherché : Opéra comique
Ténor recherché, une comédie de Ken Ludwig, défendue avec panache par une distribution hors pair.
Christian St-Pierre
Photo : François Brunelle
Soyons honnête, c’est un vrai rendez-vous que ce Ténor recherché. Pour sa première de trois années à la direction artistique du volet estival du Théâtre du Vieux-Terrebonne, Benoît Brière frappe fort. Redoutablement réglé par Perry Schneiderman, un metteur en scène peu connu du milieu francophone, mais dont la feuille de route impressionne, le vaudeville bardé de prix de l’États-Unien Ken Ludwig (traduit et adapté par Schneiderman et Brière) est un vrai délice, un vibrant hommage à un genre particulièrement exigeant.
Digne des meilleurs Feydeau, l’intrigue va comme suit. Dans la suite d’un hôtel chic, au début des années 30, un gala-bénéfice au profit de la Compagnie de Théâtre Lyrique de Montréal s’organise. On attend, non sans nervosité, l’arrivée du ténor italien Tito Merelli. Le soir même, le chanteur de renommée internationale doit, en principe, incarner Otello dans l’opéra éponyme de Verdi. Mais, alcool et somnifères aidant, les contretemps et les quiproquos se multiplient à vue d’oeil. Durant les deux heures que cela dure, on ne cesse presque jamais de rire et surtout d’admirer la virtuosité des comédiens.
C’est que cette folle journée, truffée de rebondissements, réglée au quart de tour, exige beaucoup des interprètes. Pierre Collin (bouillant directeur d’opéra), Benoît Brière (Max, son timide et imprévisible assistant), Chantal Baril (la femme du ténor), Patrice Coquereau (le chasseur d’hôtel), Jacques Girard (le ténor), Nathalie Malette (la fille du directeur et groupie du ténor), Dominique Pétin (une diva prête à tout pour parvenir à ses fins) et Adèle Reinhardt (la présidente du conseil d’administration) se donnent sans retenue. Leurs performances, désopilantes, souvent carrément athlétiques, portent la farce à un degré supérieur. Ça ne change pas le monde, mais vous sortirez tout de même de là avec un sourire solidement accroché au visage.
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