100 Masques : La Comédie de l'amour
Scène

100 Masques : La Comédie de l’amour

Les 100 Masques présentent un collage issu de 14 pièces de la comédie française. Drôle de survol du couple et de l’amour dans l’univers théâtral…

Au mois de mai dernier, Dario Larouche reprenait la direction artistique des 100 Masques. C’est lui qui signera la mise en scène du prochain spectacle de cette compagnie de théâtre, Les Monstres de l’orgueil.

Il avait eu l’occasion de travailler avec les deux jeunes comédiens, Émilie Bouchard-Jean et Jérémie Desbiens, à la concrétisation de leur projet de fin de bac, Tordus, des gens biens, des gens bons, qui était déjà un collage de plusieurs textes. L’expérience semble avoir été concluante, puisqu’ils se sont ensuite lancés ensemble dans cette nouvelle production des 100 Masques.

Tant qu’à construire, pourquoi ne pas le faire sur des bases solides? À partir des textes de 12 dramaturges, issus d’autant d’époques, Dario Larouche trace les grandes lignes de l’Amour – avec un grand A, s’il vous plaît -, tel que vu sur la scène de la comédie française entre le XVIe et le XXe siècle. Il s’agit sans aucun doute d’une entreprise audacieuse, le théâtre ayant beaucoup évolué pendant cette période. "Le plus difficile, explique-t-il, c’est de maintenir un personnage constant quand on passe d’un niveau de langage à un autre. Par exemple quand on passe de Musset à Jarry. Les personnages de Jarry sont, disons, très marqués… C’est beaucoup grâce à la mise en scène qu’on arrive à faire le lien." Une mise en scène que les deux comédiens n’hésitent pas à qualifier de chorégraphique.

C’est ainsi que les deux personnages, de véritables "monstres amoureux", seront rafistolés à partir des histoires d’amour les plus tordues, les plus amusantes et les plus extravagantes. Cette judicieuse reconstruction textuelle n’épargne aucun des excès de l’amour: la jalousie, le désir qu’on a peine à contenir, cette haine sourde qui folâtre parfois avec les élans amoureux même les plus sincères – quoique jamais véritablement naïfs, on s’en doute -, et tous ces déchirements trouvant dans les quiproquos les plus fous une nouvelle raison d’être. Un jeu de séduction et de rejet, de désir et de déni, qui traverse les âges, chaque scène étant une nouvelle escale dans un univers théâtral où les émotions liées à l’amour se déchaînent dans un perpétuel combat dialogique.

Si les fins connaisseurs distingueront sans doute la provenance des scènes choisies, chacune étant jouée intégralement, le metteur en scène se veut rassurant pour ceux qui n’auraient qu’une connaissance sommaire du théâtre. "Ça donne un texte qui est assez cohérent pour ne pas qu’on se sente perdu, même pour ceux qui ne connaissent pas le théâtre du tout." On mise d’ailleurs sur l’humour pour rallier le plus grand nombre. "C’est une pièce qui est très drôle. Parce que ce sont tous des couples qui viennent de la comédie, et que dans la comédie les couples ne sont jamais très aimants, plus souvent qu’autrement en situation de quiproquos… Et quand en plus on en fusionne 14 ensemble…"

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ÇA COULE DE SOURCE

Dario Larouche a dépouillé sa bibliothèque pour arriver à concevoir le spectacle Les Monstres de l’orgueil. En tout, 14 pièces ont été nécessaires pour présenter la passion dans toute sa splendeur:
Les Contents (Odet de Turnèbe, 1584)
Le Cid (Corneille, 1635)
Le Médecin malgré lui (Molière, 1666)
Le Jeu de l’amour et du hasard (Marivaux, 1730)
Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée (Musset, 1835)
Ubu (Jarry, 1896)
La Voiture versée (Courteline, 1898)
Les Boulingrin (Courteline, 1898)
Nono (Guitry, 1905)
Une paire de gifles (Guitry, 1920)
La guerre de Troie n’aura pas lieu (Giraudoux, 1935)
L’Aigle à deux têtes (Cocteau, 1946)
Les Amants du métro (Tardieu, 1952)
Du 25 juillet au 10 août
À la salle Murdock
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